Crise des migrants : Mélenchon fustige les "échecs" de l'Europe
Le porte-voix du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a fustigé dimanche 24 les "belles phrases" sur "l'Europe qui protège" ainsi que les "échecs" de l'Union européenne dans la crise des réfugiés.
"Vous les avez tous sous les yeux, les belles phrases, les belles proclamations sur l'Europe qui protège de ceci et de cela, vous avez sous vos yeux les échecs", a déclaré M. Mélenchon dans son discours de clôture du premier "sommet internationaliste du plan B" organisé samedi et dimanche à Paris. "Regardez la puissante, l'importante bureaucratie européenne qui sait tout sur tous les sujets, les têtes d’œuf qui pullulent à Bruxelles, à Strasbourg, qui savent pour nous ce qui est bon, comment il faut l'organiser, mieux que nous qui ne sommes que des barbares et ne comprenons rien aux besoins du progrès", a poursuivi le député européen. "Regardez cette masse immense d'insectes bureaucratiques qui ont eu à gérer 120.000 personnes... Et qui en 6 mois ont réussi à en relocaliser 297", a-t-il asséné.
Il a dénoncé "ces puissants qui prétendent matin, midi et soir que nous vivrions mieux sans Etat et au moment où il est fait appel à la puissance publique sont eux-mêmes l'incarnation qu'ils sont incapables de faire face au moindre problème". Rappelant le "cœur fendu" lorsqu'a circulé en septembre la photo d'Aylan, un enfant syrien retrouvé noyé sur une plage turque, M. Mélenchon a rappelé combien à l'époque "une conscience s'était fortifiée dans l'analyse des causes profondes" d'une telle situation. "C'est vrai, la misère ne tombe pas du ciel, la guerre non plus. Elle vient des rapports sociaux humains, de l'exploitation, de l'impérialisme", a-t-il développé.
Mais, a-t-il regretté, "aujourd'hui, l'image du réfugié qui nous est proposée, de manière substitutive, c'est celle du violeur de Cologne". "Le viol est un crime et nous condamnons le crime même quand il y a des circonstances atténuantes et, dans ce cas, il n'y en a pas", a-t-il assuré, refusant néanmoins de "l'imputer à une religion comme si nous ne comptions pas nous aussi des criminels dans nos sociétés dites développées et avancées".
"Les criminels qui déclenchent les guerres, les criminels qui déclenchent les souffrances, les criminels qui déclenchent la mort dans nos pays par les politiques d'austérité qui fait que l'espérance de vie effective recule dans tous les pays développée, ceux-là aussi doivent être condamnés et punis", a-t-il argumenté.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.