Des élus socialistes s'opposent au versement du RSA aux salariés suspendus, la Toile s'enflamme
L'affaire a suscité de vives réactions. Vendredi 29 octobre, les présidents socialistes de quinze départements ont écrit à Jean Castex pour s'opposer à ce que les dizaines de milliers de salariés suspendus pour absence de passe sanitaire soient éligibles au RSA (lequel relève de la compétence départementale). Selon eux, c'est à l'État d'assumer ses choix et de payer. D'autre part, ils considèrent que cela revient à transformer le RSA, "dispositif de solidarité destiné aux personnes dans l'impossibilité d'avoir des revenus d'activité, en allocation chômage ou en exutoire de la politique sanitaire nationale".
Autre objection : "Le RSA est une allocation, mais qui induit aussi des mesures d'accompagnement et d'insertion à l'emploi, à travers le contrat d'engagement signé entre l'allocataire et le département. Comment envisager un contrat d'accompagnement pour une personne qui – par définition – ne va pas être employable ?", s'interroge le président de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, dans Libération.
À la place, les élus socialistes plaident pour l'instauration d'une "allocation chômage temporaire", financée "via les cotisations sociales, ou bien la solidarité nationale". D'autant que "l'assurance-chômage garantit aux salariés leurs revenus, avec environ 70 % de leur dernier salaire, soit bien plus que le RSA pour un temps complet", remarque dans Le Parisien le président de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.
Joint par France Info, le ministère des Solidarités et de la Santé a de son côté estimé qu'il était normal que ce versement ait lieu, car "c'est seulement le droit commun qui s'applique". Et d'ajouter : "Nous ne reviendrons pas sur ce principe de solidarité nationale" et précise que créer une exception au versement de ce revenu reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore". Toutefois, le ministère n'exclut pas d'aider financièrement ces départements.
Voir aussi : RSA versé aux salariés non vaccinés suspendus: 15 départements protestent
Sur les réseaux sociaux, la sortie des élus socialistes a été fortement critiquée par des personnalités de tous bords politiques.
Le gouvernement annonce que l’Etat ne financera plus le RSA pour les personnes licenciées pour non-vaccination.
— Pierre Gentillet (@Pierre_GTIL) November 1, 2021
Pardon mais que vont devenir ces gens s’ils n’ont plus le RSA? Ils vont se retrouver à la rue !
Et on ose dire qu’il n’y a pas obligation vaccinale? @CNEWS #MidiNews pic.twitter.com/bY9tqzfCyP
Les élus socialistes de 15 départements veulent laisser mourir de faim les gens (dont des centaines de milliers de familles) qui résistent à l'ignoble et criminel #passedelahonte.
— Collectif Carton jaune (@collCartonJaune) November 1, 2021
Et les socialistes se disent ensuite "humanistes"... !https://t.co/lhGvRJV62n
Quinze présidents de conseils généraux socialistes souhaitent ne pas verser le RSA aux personnes non-vaccinées suspendues sans traitement. Je me demande pourquoi ils n'ont pas proposé qu'on leur coupe aussi les mains, pendant qu'on y est ! La charia sanitaire, y'a qu'ça d'vrai !
— René Chiche (@rene_chiche) October 30, 2021
A des salariés suspendus pour non vaccination, les Présidents socialistes de 15 départements voudraient imposer la double peine. Rien n’excuse de rajouter de la misère à l’injustice. Comment @StephanTroussel peut justifier cela ? J’attends sa réponse https://t.co/wcUfYQxgiT
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) October 31, 2021
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