Drones survolant des centrales nucléaires : tout savoir sur la sécurité de ces sites sensibles
Depuis le 5 octobre, sept sites nucléaires français ont été survolés par des drones, dont certains plusieurs fois. Révélé seulement ce mercredi 29, cet événement d’une ampleur sans précédent n’est pourtant pas une première. En mai dernier, déjà, un militant de Greenpeace avait survolé la centrale du Bugey à l’aide d’un parapente à moteur et s’était posé dans l’enceinte du site.
La nouvelle ne semble pourtant pas inquiéter Bernard Cazeneuve. Au micro de France Info, jeudi matin, le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il y a "des dispositions aussi qui existent (...) pour neutraliser ces drones". Toutefois, il semble qu’aucun des aéronefs suspects n’ait été neutralisé lors des dernières alertes.
Le colonel Jean-Pascal Breton, porte-parole de l'armée de l'air, a également relativisé la menace. "Les drones qui ont été évoqués par les témoignages sont des mini-drones de toute petite taille en vente dans le commerce", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Les intrusions aériennes auraient également été constamment sous le contrôle des unités assurant la sécurité des sites, assure le ministère de l’Intérieur.
Sites sensibles par excellence, les centrales nucléaires bénéficient de dispositifs de sécurité très particuliers. Chaque site abrite ainsi un "peloton spécialisé de protection de la gendarmerie" (PSPG) d’une trentaine d’hommes, tous volontaires et ayant été sélectionnés et formés par le GIGN (Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale). Au total, les 20 pelotons spéciaux totalisent environ 760 hommes et femmes.
Les PSPG ont été créés en 2009, à la suite d’une convention signée entre la gendarmerie et EDF. C’est d’ailleurs le gestionnaire du réseau électrique qui finance l’intégralité de ces pelotons, hormis leur armement.
En dernier recours, c’est le GIGN qui intervient directement. L’unité d’élite dispose d’une trentaine d’hommes capables de se projeter sur n’importe quel site nucléaire en moins de deux heures, grâce à des hélicoptères basés dans les Yvelines. Dès qu’une intrusion est détectée par un PSPG, ce groupe est immédiatement placé en pré-alerte.
Toutefois, dans le cas d’une attaque venue du ciel, les unités au sol ne disposent que de peu de moyens. C’est alors l’armée de l’air qui prend le relais en cas d’intrusion dans l’espace aérien interdit, soit dans un périmètre de cinq kilomètres et une altitude de 1.000 mètres, qu’elle surveille à l’aide de radars.
Des avions de chasse se tiennent prêts à décoller en permanence pour parer à ce type d’attaques et sont en mesure d’intervenir dans un délai de 15 minutes. Ils sont également autorisés à tirer des missiles sur les engins qui s’approcheraient trop des installations.
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