Efficacité du passe sanitaire : la France insoumise donne de la voix face à Gabriel Attal
Les annonces de Jean Castex en date du lundi 6 décembre, n'ont pas fait l'unanimité. Avant-hier à l'Assemblée nationale, c'est la France insoumise, en la personne d'Ugo Bernalicis, qui donnait de la voix pour faire savoir son mécontentement.
#COVID19 : "Le passe sanitaire ne nous protège pas, c'est une passoire sanitaire, c'est une impasse sanitaire", affirme @Ugobernalicis.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/FAOEYMX70N
— LCP (@LCP) December 7, 2021
Un passe sanitaire qui bat de l'aile
Le cœur du propos tient en une seule question : à quoi sert le passe sanitaire ? Alors que ses détracteurs, parmi lesquels l'infatigable sénateur Loïc Hervé, étaient nombreux à mettre en garde contre son côté incitatif, coercitif, voire discriminatoire depuis le début de l'été, le gouvernement ne semble avouer son manque d'efficacité que maintenant, mais sans le dire vraiment.
C'est ce que souligne le député du Nord Ugo Bernacilis dans son intervention : « Nous fermons les boîtes de nuit. Quelle étrange décision quand on sait que les boîtes de nuit sont les premières à avoir mis en place le fameux passe sanitaire que vous défendez et que vous continuez de défendre, et qu'on les ferme alors que le passe sanitaire est encore en vigueur ! Faudrait-il comprendre, Monsieur le Premier ministre, que le passe sanitaire ne nous protège pas ? » Le jeune homme poursuit son propos en rappelant les multiples demandes de preuves de la CNIL concernant l'efficacité du passe, auxquelles le gouvernement ne répond toujours pas.
Lire aussi : La CNIL demande des preuves d'efficacité du passe sanitaire... et le gouvernement fait le mort
Faute impardonnable à moitié avouée
Le Conseil d'État l'avait demandé dès le départ : le passe sanitaire ne devait pas être une obligation vaccinale déguisée, il devait se limiter au contrôle de la propagation du virus. Pourtant, çà et là, le gouvernement semble placer de nouveaux repères dans son discours sanitaire ; lundi, déjà, Jean Castex parlait du passe comme d'un "outil d’incitation à la vaccination et de protection face au virus".
De son côté, le Pr Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, auditionné au Sénat hier, était plus franc encore : « Le passe a eu un rôle majeur pour pousser à la vaccination. [...] Est-ce qu'il protège réellement ? Vous avez donné la réponse, la réponse est non. »
Pr Jean-François Delfraissy dans son audition au @Senat : est ce que le pass protège, la réponse est non ! pic.twitter.com/i5KuVThDYB
— Mouâd Boutaour Kandil (@boutaour) December 8, 2021
Quant à Gabriel Attal, qui répondait à Ugo Bernacilis dans l'Hémicycle, il n'a pas fait exception. Écartant d'un revers de main la proposition du remboursement des tests pour tous, faite par LFI, il rétorque : « La réalité, c'est que vous êtes contre le vaccin. » Et de poursuivre sur la même lancée : « Vous dites que le passe sanitaire ne sert à rien, c'est ce qui nous a permis d'avoir une couverture vaccinale parmi les plus élevées en Europe ! »
La boucle est bouclée
Jean-François Delfraissy, comme Gabriel Attal, au cours de leurs prises de paroles respectives, ont tous deux avoué que le vaccin n'empêchait ni la transmission, ni la contamination. On en revient donc à la proposition de Jean-Luc Mélenchon, qui, comme d'autres élus, a suggéré de mettre un terme au passe sanitaire et de rembourser à nouveau les tests de dépistage pour tous, afin de contrôler la propagation du virus grâce à des outils qui ont prouvé leur efficacité.
Mais pour l'heure, le gouvernement maintient le cap du "tout vaccin", plaçant d'ores et déjà les jalons d'une quatrième dose.
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