Inflation, quand tu nous tiens ! L'Assemblée augmente les frais de mandat des députés de plus de 300 euros par mois
FRANCE - A l’heure où les agriculteurs grondent et battent le pavé pour une vie décente et où l'inflation troue le portefeuille des Français, les députés s’octroient une augmentation de plus de 300 euros pour leurs frais de mandat.
Les mesures anti-inflation ça marche pour les députés, pas pour le Français lambda.
Pour faire face à la hausse des prix, l'Assemblée nationale a, ce 24 janvier, augmenté de plus de 300 euros l'avance des frais de mandat (AFM) des députés, passés à presque 6 000 euros par mois. Une hausse de 5,4 % difficile à comprendre en ces temps troublés, où bon nombre d’agriculteurs battent le pavé. Une décision soutenue par une grande partie des groupes politiques à l'exception des députés LFI qui se sont abstenus, et du groupe socialiste : Valérie Rabault, leur représentante désignée pour voter, était en effet absente ! Une Valerie Rabault qui a bien évidemment juré ses grands dieux qu’elle n’aurait jamais accepté de voter une telle augmentation.
Après tout, peu importe le vote, tout le monde en profitera !
L'AFM, qui couvre les coûts liés à la location d'une permanence, les déplacements ou l'hébergement, est désormais élargie, de manière à inclure les frais de garde d'enfants, à condition que les députés ne demandent pas de déductions fiscales simultanément. Depuis 2018, ces dépenses sont contrôlées et les fonds non utilisés restitués à la trésorerie de l'Assemblée. Cette avance complète le salaire des élus (7 637 euros brut par mois) et remplace l'ancienne IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) cette enveloppe non vérifiée, source de nombreux abus.
Cependant, cette augmentation a été critiquée par l’UNSA, syndicat de collaborateurs parlementaires, qui déplore que l'Assemblée refuse d'augmenter le crédit alloué aux équipes des députés, qui se monte actuellement à 11 118 euros mensuels. L’UNSA souligne que ces équipes, souvent composées de trois à cinq membres, sont parfois rémunérées au SMIC et à temps partiel, et appelle à une meilleure considération de leurs conditions de travail.
Cette nouvelle augmentation, que s’octroient les députés, tombe mal, alors que les agriculteurs manifestent dans toute la France et alertent depuis plusieurs années sur les normes, la concurrence étrangère, les prix imposés par les centrales d’achat, ne garantissant plus une vie ne serait-ce que décente.
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