La porte-parole du ministère de l'Intérieur démissionne après avoir sorti un livre critique

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France-Soir, avec AFP
Publié le 22 janvier 2025 - 08:35
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Le préfet de police de Paris Laurent Nunez (D) au côté du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le
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AFP/Archives - Ludovic MARIN
Le préfet de police de Paris Laurent Nunez (D) au côté de l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
AFP/Archives - Ludovic MARIN

La démission de Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur depuis 2019, survient après la publication de son livre dans lequel elle critique les syndicats de police et s'interroge sur le rôle de l’administration.

La politique du secret et de la réserve a un prix, et Camille Chaize ne veut plus payer. Après la publication de son livre Porte-parole où elle critique l’influence des syndicats policiers, notamment d’Alliance, la porte-parole du ministère de l'Intérieur a été poussée à la démission. En cause, des propos qui semblent incompatibles avec son statut de fonctionnaire, notamment son appel à défier l’obéissance hiérarchique si les ordres vont à l’encontre de l’intérêt public.

"J'ai envie de sortir de cette sacro-sainte réserve, de défendre haut et fort mes valeurs républicaines. Je relis le statut général des fonctionnaires sur l'obligation d'obéissance hiérarchique (...). Je comprends que si l'agent public estime que l'ordre hiérarchique nuit à l'intérêt public, il n'est pas tenu de se conformer aux instructions", écrit-elle, comme le rapporte l'AFP. Un aveu sans détour qui n’a pas manqué de déstabiliser la communication ministérielle.

Dans son livre, Camille Chaize dresse un portrait accablant de la place des syndicats de police dans les rouages de l’État. Elle évoque le pouvoir disproportionné qu’ils exercent et l'influence qu'ils ont sur les décisions politiques. Le Canard Enchaîné rapporte que des responsables d’Alliance ont exercé des pressions pour obtenir son départ, bien que ces accusations aient été formellement démenties par les parties concernées, y compris la direction générale de la police nationale. Quoi qu'il en soit, c'est l’argument du "devoir de réserve" qui est venu sceller son départ. 

Le ministère, sans doute embarrassé par la révélation de ces tensions internes, a accepté la démission de sa porte-parole, mais Camille Chaize conserve pour l'instant son poste à la Direction de la communication du ministère.

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