L'asile pour Julian Assange : une proposition de résolution est examinée à l'Assemblée nationale

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FranceSoir
Publié le 04 février 2022 - 13:17
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Les quatre députés à l'origine de la proposition de résolution (G-D) : François Ruffin, Cédric Villani, Jean Lassalle et Jennifer de Temmerman.
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Ce vendredi 4 février, dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire du groupe Libertés et Territoires, l'Assemblée nationale examine une proposition de résolution visant à ce que la France accorde l'asile à Julian Assange. Mardi 1er février, les quatre députés (François Ruffin de LFI, Cédric Villani, non-inscrit, Jennifer de Temmerman et Jean Lassalle de LT) qui sont à l'origine de cette proposition l'ont annoncée lors d'une conférence de presse à laquelle nous avons assisté.

« La majorité ne serait pas crédible si elle refusait notre proposition »

Aujourd'hui soutenue par une soixantaine de députés de tous les partis politiques, la proposition de résolution doit être votée dans la journée. Pour rappel, elle a été lancée fin octobre 2021, alors que le journaliste australien luttait avec la justice britannique à propos de son éventuelle extradition vers les États-Unis. Peu de temps après, son père et sa compagne étaient venus en France pour demander à ce qu'on lui accorde l'asile politique.

Voir aussi : John Shipton, père de Julian Assange, compte sur une France "honorable et exemplaire"

Jennifer de Temmerman se montre plutôt confiante quant à l'issue du vote : « La majorité ne serait pas crédible si elle refusait notre proposition. » Et pour cause ! Trois jours auparavant, députés et sénateurs se sont accordés sur une proposition de loi visant à mieux protéger les lanceurs d'alerte. Selon la députée LT, qui évoquait l'aspect géopolitique de l'affaire, ce n'est pas parce que ce sont les États-Unis qui réclament le jugement du journaliste, que la France devrait s'y plier. « Je ne pense pas qu'en diplomatie l'on respecte un peuple faible », disait-elle, imaginant que le cas se reproduise avec la Russie ou la Chine. Si « nous refusons de prendre position pour ne pas altérer notre diplomatie et nos relations avec ce grand état, nous faisons passer le message que nous sommes un petit pays et que nous nous écrasons. Je pense qu'il faut qu'on se fasse respecter. », ajoutait-elle dans un élan patriotique.

Cédric Villani, de son côté, assurait pendant la conférence de presse qu'ils étaient « beaucoup mieux armés sur ce dossier, politiquement, [qu'ils ne l'étaient] quelques années auparavant. Beaucoup de choses se sont clarifiées depuis. On a le soutien d'Amnesty, de Reporters sans frontières, des nations unies... Ça change la donne. »

« C'est une affaire de la plus grande importance »

Depuis le 11 avril 2019, le fondateur de Wikileaks est détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. Cédric Villani rapporte à ce sujet que ses « conditions de détention sont bien plus dures qu'elles ne l'étaient avant. » Une situation pour le moins désagréable, qui a inspiré à François Ruffin une analogie avec le mythe de Prométhée : « Prométhée sur son rocher, qui se fait dévorer le foie tout attaché, c'est Julian Assange avec ses traits tirés et sa barbe blanchie, en prison pour une éternité. » Le père de l'intéressé avait lui aussi comparé son fils au « transmetteur du feu » lorsqu'il était de passage en France. François Ruffin poursuivait l'analogie en racontant la suite plus positive de l'histoire : « Son malheur prend un sens quand il rencontre des consciences. Nous devons l'écouter, pour qu'au moins, la tragédie qu'est sa vie continue à avoir un sens. »

Jean Lassalle, de son côté, considère que « c'est une affaire de la plus grande importance. Si on laisse mourir les hommes qui ont le courage de se lever dans un monde aussi tumultueux que celui que nous affrontons, ne nous étonnons pas du sort qui nous est réservé. »

Le député mathématicien assure quant à lui que le cas de Julian Assange est « une affaire humaine liée à la liberté de la presse. » Et d'ajouter sans sourciller que « si Julian Assange mérite la prison, alors quasiment tous les rédacteurs en chef de presse d'investigation et de journaux qui publient des reportages ou des articles dérangeants, seraient aussi passibles de prison. »

Un message de fin qui n'est pas sans rappeler les nombreuses censures imposées par les dirigeants, ou par les GAFAM, quant à la crise sanitaire actuelle.

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