Passe vaccinal : l'Assemblée nationale adopte définitivement le projet de loi
Après deux semaines de branle-bas de combat et de tergiversations, au lendemain de nouvelles manifestations, l'Assemblée nationale a tiré un trait sur la navette parlementaire du projet de loi instaurant le passe vaccinal : il est adopté. Deux des trois maigres consolations que le Sénat avait tentées d'apporter ont été rejetées par les députés. Prochaine et ultime étape avant la promulgation : le Conseil constitutionnel.
Un hémicycle à moitié vide
Le texte a été adopté par 215 voix contre 58, et 7 abstentions. Autrement dit, 297 absents du vote décisif. Il faut dire que la bourde de Bruno Retailleau, qui s'était crié victorieux un peu trop tôt vendredi après-midi, en a surpris plus d'un. À cause de son excès de zèle, il a fallu aux parlementaires choisir entre le week-end, et la prolongation des débats. Manifestement, beaucoup ont préféré le week-end.
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La gauche a fait opposition
« Qu'avez-vous fait de nos âmes ? », s'indignait François Ruffin, qui défendait les « libertés fondamentales » apparemment chères à la France insoumise. Paul Molac, de Libertés et territoires, appelait l'exécutif à ne pas « confondre campagne sanitaire et campagne électorale ». Propos soutenus par André Chassaigne, du parti communiste, qui assurait l'inutilité du passe vaccinal, qui n'empêche pas les contaminations, tout en le qualifiant d'« instrument de communication ».
Martine Wonner, comme à son habitude, s'était elle aussi opposée au texte. Elle appelait à ce que la France regarde les autres pays européens appelant à la vie normale, tout en assurant que le pays avait « du retard à cause de La République en Marche ».
Un Sénat impuissant
Les sénateurs avaient proposé de supprimer le contrôle d'identité par les tenanciers d'établissements soumis au passe vaccinal, d'épargner les mineurs du même passe, et de retirer la peine encourue par les entreprises ne respectant pas le protocole sanitaire (télétravail, jauges, etc.)
Finalement, il ne reste de leurs modifications que celle concernant les enfants ; les moins de seize ans seront exemptés de passe vaccinal et resteront soumis au passe sanitaire. Le reste a été repris par l'Assemblée nationale pour revenir au texte initial. D'aucuns auraient conclu : tout ça pour ça ?
Finalement, le gouvernement prévoit l'application du passe vaccinal pour le 20 janvier, anticipant une saisie du Conseil constitutionnel avant cela. La gauche a déjà promis de le faire.
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