Primaire à gauche : second tour ce dimanche pour départager Valls et Hamon

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 janvier 2017 - 11:10
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Benoit Hamon et Manuel Valls lors du débat du second tour de la primaire de la gauche.
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©Bertrand Guay/AFP
Après seulement 1,6 million de votants au premier tour, les deux finalistes sont au moins d'accord pour espérer approcher "les deux millions de votants".
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Les électeurs du second tour de la primaire organisée par le PS départagent ce dimanche Benoît Hamon et Manuel Valls pour porter les couleurs socialistes à l'élection présidentielle 2017. De 9h à 19h, quelque 7.500 bureaux seront ouverts et il en coûtera, comme au premier tour, un euro pour glisser son bulletin.

Fin du suspense: les électeurs du second tour de la primaire organisée par le PS départagent ce dimanche 29 Benoît Hamon, l'outsider désormais favori, et Manuel Valls pour porter les couleurs socialistes à une élection présidentielle difficile pour la gauche. De 9h à 19h dimanche, quelque 7.500 bureaux seront ouverts et il en coûtera, comme au premier tour, un euro pour glisser son bulletin. Benoît Hamon, 49 ans, et Manuel Valls, 54 ans, voteront chacun dans leur fief: Trappes pour le député des Yvelines, Évry pour celui de l'Essonne. Pour éviter la cacophonie du premier tour sur le nombre réel de votants, qui avait alimenté les soupçons d'une participation gonflée, les organisateurs de la primaire promettent la transparence.

À la tombée des premiers résultats partiels dans la soirée, les médias auront ainsi accès à la salle où remontent les informations des bureaux de vote. Car le bon déroulement du scrutin et le niveau de participation sont un enjeu crucial pour l'avenir du vainqueur et du PS. Après seulement 1,6 million de votants au premier tour (soit un million de moins qu'en 2011), les deux finalistes sont au moins d'accord pour espérer approcher "les deux millions de votants", ce qui resterait encore modeste par rapport à la droite qui avait attiré en novembre plus de quatre millions de Français.

Manuel Valls a besoin d'un sursaut de participation pour renverser des chiffres et une dynamique qui ne lui sont pas favorables, comme en témoigne la différence d'ambiance et d'affluence dans les rassemblements de l'entre-deux tours. L'ex-Premier ministre, déjà distancé par le "frondeur" Hamon au soir du premier tour (31,5% contre 36%), n'a obtenu que le soutien des "petits" candidats, la radicale de gauche Sylvia Pinel et l'écologiste Jean-Luc Bennhamias (3% à eux deux) et indirectement celui de l'autre écologiste, François de Rugy (3,8%), qui "a exclu de voter Hamon".

Vincent Peillon (6,8%) est resté neutre et Manuel Valls n'a pas pu compter non plus sur le soutien de François Hollande qui ne votera pas plus ce dimanche que le précédent à cette primaire. En outre, une partie des abstentionnistes qu'il vise semblent déjà partis chez Emmanuel Macron. Pour tenter de combler son retard, M. Valls a mis en avant son "expérience" dans le contexte international actuel et sa "crédibilité" face à "l'illusion" que serait le revenu universel mis au centre des débats par son concurrent. A l'inverse, M. Hamon, porteur d'un projet social et écologiste vers "un futur désirable", a engrangé le renfort du troisième homme Arnaud Montebourg (17,5%) et celui de Martine Aubry qui l'a félicité vendredi "d'avoir redonné vie à l'idée de progrès".

Dans ce contexte d'une campagne riche en rebondissements, comme le démontre encore l'affaire Fillon, les deux prétendants veulent démentir le scénario écrit d'une défaite au printemps. Une forte participation renforcerait également la légitimité du candidat PS par rapport aux deux autres principaux candidats de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, pour l'instant loin devant dans les sondages. Cela rendrait aussi moins difficile le rassemblement d'un PS divisé même si le risque d'un ralliement massif et immédiat vers Emmanuel Macron agité depuis dimanche dernier semble s'éloigner.

La bonne tenue du débat télévisé, où les deux candidats ont affiché leurs fortes divergences mais de manière courtoise, a en effet tranché avec les attaques des jours précédents sur la laïcité notamment. "Après le débat, ce qui ressort, c'est que les gauches ne sont pas irréconciliables", juge ainsi un député aubryste.

Même si des députés de l'aile droite pourraient individuellement rallier le leader d'En Marche!, Manuel Valls et ses proches semblent eux décidés à respecter le résultat. "Je ne pourrai pas défendre son programme mais je serai loyal parce qu'il y a des règles pour la primaire, je m'effacerai", a dit vendredi le candidat. Le sénateur Luc Carvounas déclare lui au JDD que "si c’est Hamon, je ferais sa campagne. Je veux jouer avec mes amis un rôle d’équilibre, empêcher la maison de se fissurer".

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