Scandale Baupin : "c'est à la justice d'établir les faits", estime Michel Sapin
Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé mardi 10 que ce qui était décrit par plusieurs femmes dans l'affaire Denis Baupin, accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles, était "épouvantable", tout en estimant que c'était "à la justice d'établir les faits".
"Ce qui est décrit par les femmes est épouvantable" mais "c'est à la justice d'établir les faits, pas à la presse ni aux personnes", a déclaré M. Sapin, lui-même mis en cause pour un geste déplacé envers une journaliste. Concernant les accusations portées en avril à son encontre, "on est dans un domaine total de calomnie", a ajouté lors d'un point presse M. Sapin, appelant à ne pas "faire la confusion entre des noms qui n'ont rien à voir". "Il s'agit d'allégations qui sont totalement fausses, qui sont d'ailleurs déclarées comme telles par des personnes qui pouvaient être directement ou indirectement concernées", a poursuivi le ministre. M. Sapin a toutefois décidé de ne pas porter plainte en diffamation, pour s'appliquer "le même principe" que celui suivi par le président François Hollande depuis son arrivée à l'Elysée.
Mardi soir, le ministre a transmis à l'AFP un communiqué dans lequel il souligne que "les circonstances actuelles" de l'affaire Baupin l'"obligent à apporter, en toute transparence, les précisions nécessaires" sur les faits qui lui sont reprochés. "Lors d’un déplacement en janvier 2015 à Davos, au milieu d’une vingtaine de personnes, j’ai fait à une journaliste une remarque sur sa tenue vestimentaire en posant ma main sur son dos. Il n’y avait dans mon attitude aucune volonté agressive ou sexiste, mais le seul fait d’avoir choqué la personne en question démontre que ces paroles et ce geste étaient inappropriés, et j’en ai été et en suis encore désolé", affirme le ministre. "Dans les minutes qui ont suivi, la journaliste a demandé à me voir en tête à tête pour me faire part de son indignation. Je lui ai évidemment présenté mes très sincères excuses", ajoute-t-il.
Dans leur livre intitulé L'Elysée Off, les journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri accusent M. Sapin d'avoir "fait claquer l'élastique de la culotte" de cette journaliste. Cet épisode a été relaté, de façon différente, dans une tribune signée par quarante femmes journalistes, publiée en mai 2015 dans Libération. Les auteures évoquaient un "ministre qui, nous voyant penchée pour ramasser un stylo, ne peut retenir sa main en murmurant: +Ah, mais qu'est-ce que vous me montrez là?+". Selon une membre du collectif Bas les pattes, M. Sapin aurait en réalité "touché le bas du dos" de la journaliste en question. "Il ne s'agit ni d'une culotte qu'on fait claquer ni d'une main aux fesses", a déclaré la membre du collectif, interrogée par Metronews. "Il y a un ministre qui doit s'expliquer, présenter des excuses pour le moins", a déclaré mardi l'ex-ministre Delphine Batho à propos de Michel Sapin.
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