Turquie : une victoire mitigée du parti du président Erdogan, liesse chez les Kurdes
La victoire laisse parfois un goût amer. Le parti du président islamo-conservateur Recep Erdogan, l'AKP, a remporté dimanche 7 juin les élections législatives turques en recueillant 40,7% des suffrages soit 258 sièges de députés sur 550. Et donc pour la première fois depuis l'arrivée du parti au pouvoir il y a 13 ans, il n'obtient pas la majorité absolue et se voit donc contraint à former un gouvernement de coalition. Ce dernier pourrait être constitué d'une alliance entre l'AKP et le parti panturc et nationaliste MHP qui obtient 81 sièges.
L'autre opportunité qui s'offre à l'AKP est de former un gouvernement minoritaire, et donc appeler à des élections anticipées. Un revers électoral qui devrait fortement retarder le projet de réforme de la Constitution voulu par le président Erdogan.
Toutefois la grande surprise de cette élection est à mettre au crédit du parti kurde HDP qui, avec 13% des voix, obtient 79 députés et peut enfin former un groupe parlementaire (ce qui n'était pas possible avec 29 parlementaires dans la précédente assemblée), une percée historique.
"Nous avons remporté une grande victoire (...) ceux qui veulent la liberté, la démocratie et la paix ont gagné, ceux qui veulent l'autoritarisme, qui sont arrogants et qui se considèrent comme les seuls détenteurs de la Turquie ont perdu", a déclaré le chef de file du parti kurde, Selahattin Demirtas.
La campagne a par ailleurs été marquée par de nombreuses violences, visant pour l'essentiel le HDP. Vendredi 5 juin, un attentat à la bombe contre une réunion publique du HDP à Diyarbakir, grande ville kurde du sud-est du pays, avait fait deux morts et plusieurs centaines de blessés.
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