Cameroun : des morts en marge de manifestations pour l'indépendance de la minorité anglophone


Les séparatistes anglophones camerounais manifestaient dimanche 1er octobre pour demander l'indépendance de leurs provinces. Mais des échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté dans plusieurs villes.
A Ndop, dans le nord-ouest du pays deux personnes ont été tuées par balles. A Kumbo, une cinquantaine de kilomètre au sud, une personne est aussi décédée sous les balles et trois prisonniers ont profité des rixes pour tenter de s'échapper de leur centre pénitentiaire. Ceux-ci ont été définitivement stoppés dans leur course par les forces de l'ordre.
D'autres manifestants, dont le nombre reste inconnu, ont été transportés à l'hôpital à Bamenda, le chef-lieu de la région.
Les indépendantistes avaient symboliquement choisi le 1er octobre pour leur manifestation. Cette journée correspond à l'anniversaire de la réunification des régions francophones et anglophones du pays, en 1961.
La minorité lutte depuis la fin de l'année de 2016 pour son indépendance mais sans succès, le président Paul Biya est farouchement opposé à leur cause. Ces dernières semaines les anglophones devaient observer un couvre-feu et les réunions de plus de quatre personnes avaient été interdites dans les lieux publics, tout cela pour éviter des manifestations. L'accès à Internet a aussi été limité.
Lors des rassemblements de dimanche, les esprits étaient échauffés par la mort d'un jeune homme anglophone, tué par la police.
Sur sa page Facebook, le président a condamné "de façon énergique" les violences de la journée, alors que des échauffourées entre indépendantistes et policiers avaient toujours lieu. "Que l'on se comprenne bien, il n'est pas interdit d'exprimer des préoccupations dans la République. En revanche, rien de grand ne peut se construire dans la surenchère verbale, la violence de rue et le défi à l'autorité. Seul le dialogue serein permet de trouver et d'apporter des solutions durables aux problèmes", a expliqué Paul Biya.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.