La Slovaquie aux commandes du Conseil de l’Union européenne

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 août 2016 - 11:23
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Slovaquie drapeau illustration Bratislava
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©Samuel Kubani/AFP
Du 1er juillet jusqu’au 31 décembre prochain, la présidence du Conseil de l’Union européenne est assurée par la Slovaquie.
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Du 1er juillet jusqu’au 31 décembre prochain, la présidence du Conseil de l’Union européenne est assurée par la Slovaquie. L’occasion de revenir sur le rôle de cette institution et le fonctionnement particulier de sa présidence.

Depuis le 1er juillet dernier, c’est la Slovaquie, membre de l’Union européenne (UE) depuis mai 2004, qui est aux commandes du fameux Conseil de l’Union européenne! Fameux? Pas tant que ça… Souvent méconnu, le Conseil de l’Union européenne demeure une institution essentielle au fonctionnement de l’UE puisqu’il participe, aux côtés du Parlement européen, aux prises de décision de l’UE. Chacune de ces deux institutions se prononce en effet à tour de rôle sur les textes qui leur sont soumis par la Commission européenne, remplissant ainsi le même rôle que les deux chambres d’un Parlement au niveau national.

Le Conseil de l’UE réunit à cette fin les ministres des différents Etats membres de l’UE, ce qui lui vaut le surnom de "Conseil des ministres". Cette institution permet que l’intérêt des pays membres soit représenté. Néanmoins, tous les ministres ne sont pas présents à chaque réunion : ce sont  seulement les ministres compétents quant au thème traité qui participe à la session. Par exemple, un texte portant sur la pollution verra les Ministres de l’environnement se réunir au sein du Conseil de l’UE afin de se prononcer sur le texte tandis que ce seront les Ministres de la justice qui seront concernés par une proposition de la Commission visant la protection des données personnelles. Le Conseil de l’UE se compose ainsi de dix différentes formations ("Agriculture et pêche", "Compétitivité", "Justice et des affaires intérieures", "Emploi, politique sociale, santé et consommateurs", "Transports, télécommunications et énergie", "Environnement", "Affaires générales",  "Affaires étrangères", "Affaires économiques et financières" et "Education, jeunesse et culture").

Par ailleurs, le Conseil de l’UE se distingue des autres institutions par le caractère singulier de sa présidence dite "tournante". Tournante, car les Etats membres de l’UE se relaient à la tête de l’institution tous les six mois.  Ce système de rotation permet à chaque Etat membre de l’Union européenne de participer au fonctionnement de l’UE par le biais de sa présidence du Conseil et de faire entendre sa voix.

En effet, durant leur présidence, les pays membres ont l’occasion de remplir un rôle d’impulsion et d’établir des priorités législatives. Toutefois, un semestre de présidence étant une période particulièrement courte, la pratique a permis de mettre en place un système de présidence en trio pour établir un programme commun sur une période de un an et six mois. Le trio actuel est constitué des Pays-Bas qui a assumé la présidence durant le premier semestre de l’année 2016, de la Slovaquie qui vient de prendre sa suite, et de Malte qui succédera à la présidence slovaque dès le 1er janvier prochain.

La Slovaquie a donc beaucoup à faire. En effet, pour la première présidence du Conseil de son histoire, la Slovaquie s’est dotée d’un programme ambitieux avec quatre axes prioritaires : s’orienter vers une Europe économiquement forte en promouvant un environnement favorable aux investissements, développer un marché unique moderne en mettant l’accent tout particulièrement sur l’Union de l’énergie et le marché unique numérique, mettre en place une politique soutenable en matière de migration et d’asile et contribuer à une Europe engagée dans le monde. Des questions persistent néanmoins sur la vision slovaque de la politique d’asile au niveau européen. En effet, le premier ministre de la Slovaquie, Robert Fico, a plusieurs fois exprimé ses réticences et ses inquiétudes face à l’idée de solidarité migratoire et à l’instauration système de quotas entre les pays membres pour l’accueil de réfugiés.

Par ailleurs, la Slovaquie tentera, tout au long de sa présidence, de resserrer les liens des Etats membres au sein du marché unique et restaurer la confiance des citoyens dans le projet européen. Robert Fico, regrette ainsi que "souvent, nous n’arrivions pas à expliquer à nos citoyens la singularité du projet européen, que l’Europe forte n’est pas le souci de Bruxelles mais que c’est dans l’intérêt de nous tous". A cet égard, la Slovaquie devra également faire des efforts pédagogiques puisqu’elle demeure le pays détenteur du record d’abstentionnisme aux élections européennes.

La République slovaque doit surtout faire face au grand défi qui attend l’UE suite à la décision du Royaume-Uni de sortir de l’UE (Brexit). Ce même Royaume-Uni qui devait justement assumer la présidence du Conseil à partir de juin 2017 et initier par là le début du nouveau trio de présidence aux côtés de l’Estonie et de la Bulgarie. Toutefois, Theresa May, la première ministre britannique, a annoncé qu’elle renonçait à remplir cette fonction, les négociations pour quitter l’UE étant désormais la priorité. Le prochain trio sera donc composé de l’Estonie, de la Bulgarie et enfin de l’Autriche, chacun voyant sa présidence avancée de six mois.

(Avec la contribution de la Maison de l’Europe de Paris)

 

 

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