Le diplomate suédois libéré d'Iran après un échange de prisonniers "au septième ciel"
Le Suédois Johan Floderus, diplomate de l'Union européenne libéré d'Iran à la faveur d'un échange de prisonniers, s'est déclaré "au septième ciel", dans une vidéo obtenue par l'AFP auprès du gouvernement suédois.
Dans cette vidéo diffusée dimanche, M. Floderus, 33 ans, fait part de ses premières réactions lors d'un entretien par téléphone satellitaire avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson à bord du vol qui le ramenait dans son pays samedi.
"Je suis dans le ciel et je me sens émotionnellement comme si j'étais au septième ciel. J'ai attendu ce (moment) depuis presque 800 jours", a déclaré à un Ulf Kristersson souriant Johan Floderus, qui était détenu en Iran depuis avril 2022.
"J'ai rêvé de ce jour tant de fois", a-t-il ajouté, soulignant qu'il commençait à réaliser qu'il avait quitté l'espace aérien iranien et qu'il était sur le chemin du retour chez lui.
M. Floderus a ensuite été vu en train d'étreindre les membres de sa famille à l'aéroport Arlanda de Stockholm après l'atterrissage, sur des images diffusées par le gouvernement suédois.
Le jeune diplomate de l'UE avait été arrêté en avril 2022 alors qu'il s'apprêtait à revenir chez lui après des vacances. Accusé d'espionnage, il risquait la peine de mort.
M. Floderus et un autre Suédois, Saeed Azizi, ont été libérés samedi en échange de Hamid Noury, 63 ans, ancien haut responsable de l'administration pénitentiaire iranienne qui purgeait une peine de prison à vie en Suède.
L'Iranien, arrêté en 2019 à Stockholm, avait été condamné à la perpétuité pour son rôle dans les exécutions de masse d'opposants ordonnées par Téhéran en 1988.
Le gouvernement suédois a défendu sa décision de libérer Hamid Noury, malgré les critiques formulées notamment par les mouvements d'opposition iraniens en exil.
"Dans des circonstances normales, Hamid Noury aurait dû purger sa peine de prison", a déclaré samedi soir à la presse le ministre de la Justice Gunnar Strommer.
Mais c'était "une situation exceptionnelle, avec deux citoyens suédois détenus en Iran pour des motifs arbitraires, avec le risque d'une condamnation à mort dans l'un des cas", a-t-il souligné.
"C'était une décision difficile, mais le gouvernement devait la prendre", a ajouté le ministre.
Un autre Suédois, Ahmad Reza Jalali, qui a la double nationalité, est dans le couloir de la mort en Iran depuis 2017 après avoir été reconnu coupable d'espionnage.
Son épouse a reproché au gouvernement suédois de ne pas l'avoir inclus dans l'échange.
Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billstrom a assuré que Stockholm avait tenté d'obtenir sa libération, mais que Téhéran avait refusé de discuter de son cas car il ne reconnait pas la double nationalité.
"Malheureusement, l'Iran refuse de le reconnaitre comme citoyen suédois", a souligné M. Billstrom
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