Lorsqu’une résolution introduite au Congrès américain invite à… la Troisième guerre mondiale

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Chloé Lommisan, France-Soir
Publié le 05 mai 2023 - 13:00
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Capitole Congrès
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Photo de Quick PS sur unsplash
Le Capitole, où siège le Congrès américain, à Washington, D.C..
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GUERRE - Le 25 avril dernier, une “résolution simple” intitulée “Résolution sur la victoire de l’Ukraine” et répertoriée “H.Res.322”  a été proposée devant le Congrès américain par les Républicains Joe Wilson (75 ans, représentant du 2eme district congressionnel de Caroline du Sud) et Steve Cohen (73 ans, représentant du 9eme district congressionnel du Tennessee).

Cette proposition a été immédiatement relayée au Sénat par Richard Blumenthal (77 ans), Sheldon Whitehouse (67 ans) et Lindsey Graham (67 ans), respectivement sénateurs du Connecticut, du Rhodes Island et de Caroline du Sud. 

Son intention est d’orienter la politique extérieure des États-Unis afin de “voir l’Ukraine victorieuse de l’invasion" russe et puisse être “rétablie dans ses frontières internationalement reconnues de 1991”. 

Et d’y mettre les moyens armés s’il le faut, directement et frontalement, puisque “les États-Unis ont encouragé l'Ukraine à abandonner son arsenal d'armes nucléaires, le troisième au monde à l'époque, en échange de garanties de sécurité dans le mémorandum de Budapest de 1994” et qu’il faut défendre “l’engagement des Ukrainiens en faveur d’idéaux communs de démocratie et de liberté” et leur “désir d’intégration euro-atlantique”. 

Cette manière d’envisager la défaite russe dans tous les cas de figure et de façon mécanique laisse bien peu de place soit à une issue classique du conflit avec un vainqueur et un vaincu (quels qu’ils soient) ou à une solution diplomatique en fonction des divers griefs “historiques” pointés par les auteurs de cette résolution envers la Russie… 

Autrement dit, si cette dernière venait à emporter la guerre contre l’Ukraine, il n’y aurait guère d’alternative du côté américain que le déclenchement d’une Troisième guerre mondiale avec une intervention militaire directe de Washington contre Moscou. 

Heureusement, la portée des “résolutions simples” auprès du Congrès américain est limitée.

Elles n’ont pas force de loi, ne modifient pas la loi et ne sont pas une loi, évidemment. Dans les différentes méthodes d’action du Congrès laissées à disposition de ses représentants, ce type de résolution sert davantage à permettre l’expression d’émettre "un vœu" ou de déclarer "une opinion", soit de faire une déclaration d'intention, en quelque sorte.

Ces résolutions sont adoptées par une seule chambre du Congrès : la Chambre des représentants ou le Sénat. Si les deux viennent à l’adopter, elle peut toutefois peser dans le débat politique, en obligeant parfois le président à se positionner. 

À la lecture de cette résolution très “va-t-en-guerre”, de nombreux représentants des Chambres concernés ne manqueront pas de préférer l’oublier purement et simplement. En tout cas faut-il l'espérer pour éviter une inquiétante escalade dans le conflit russo-ukrainien.

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