Seulement un tiers des Canadiens ont confiance en leur gouvernement fédéral : la popularité de Justin Trudeau poursuit sa chute
CANADA - La popularité du gouvernement dirigé par Justin Trudeau au Canada poursuit sa chute. Seulement un tiers des Canadiens ont une "confiance élevée" dans les institutions fédérales, particulièrement celles de la santé. Seuls les médias mainstream et les célébrités font pire que le gouvernement, dont la cote de confiance ne cesse de chuter depuis la pandémie de Covid, selon un rapport interne mené par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
Dévoilée par Blacklock’s Reporter, un média en ligne basé à Ottawa et spécialisé dans la couverture de l’actualité gouvernementale canadienne, cette "Enquête sur l'utilisation des mesures de santé publique, les conseils et l'évaluation des risques" constate une "très faible confiance" des Canadiens en leur gouvernement fédéral.
"La confiance, particulièrement dans le gouvernement et le secteur des soins de santé, est essentielle à l'efficacité des mesures de santé publique", rappelle le rapport de l'ASPC. Si les personnes interrogées disent avoir une "grande confiance dans les hôpitaux et les travailleurs de la santé", ce n’est pas le cas lorsqu'il s’agit du gouvernement fédéral et ses institutions.
Les médecins et les scientifiques crédibles, pas les institutions
Environ 6.200 personnes à travers le territoire canadien ont participé à cette enquête, menée par Abacus Data, une société locale de sondages et d’études de marché basée à Ottawa. Les Canadiens retenus dans ce panel ont été invités à exprimer leur niveau de confiance à l’égard d’un certain nombre d’institutions et de personnes, sur une échelle allant de 1 à 10. Les résultats sont sans appel.
Seulement 32% ont déclaré avoir "une grande confiance" en leur gouvernement fédéral. À propos du personnel soignant, le pourcentage est plus élevé puisque 52% des personnes interrogées font confiance aux médecins et aux infirmiers. 56% des répondants disent se fier plus aux scientifiques qu’aux amis et la famille (42%). Sur le plan sanitaire, les institutions fédérales sont ainsi les moins dignes de confiance aux yeux des Canadiens. La faute, selon le rapport de l’Agence de la santé publique du Canada à la politique de gestion de la pandémie de coronavirus.
En bas de cette liste figurent les journalistes et reporters travaillant pour de grandes organisations médiatiques (26%), les influenceurs sur les réseaux sociaux (12%) et les célébrités (8%). Il s’agit des seuls groupes ayant obtenu des scores inférieurs à celui du gouvernement fédéral et ses institutions.
Selon Blacklock’s Reporter, cette étude de l’ASPC fait suite à une précédente, diffusée le 8 juin dernier et portant sur "l’impact de l’expérience pandémique sur les intentions et les comportements futurs liés aux vaccins". Ce rapport indiquait déjà une "méfiance du public" vis-à-vis des experts fédéraux. "Lorsqu'on leur a demandé quel pourrait être le remède pour restaurer la confiance, les participants ont suggéré être honnête et admettre ses erreurs", indiquait le rapport. Durant la pandémie, "peu de personnes ont acquis plus confiance dans le gouvernement au cours de la pandémie et au contraire, beaucoup ont perdu confiance".
Les résultats de ce précédent rapport ont démontré que les personnes interrogées estimaient que les informations gouvernementales étaient "parfois contradictoires et confuses", exigeant des "informations factuelles, impartiales et politiquement neutres" avec la source à l’appui.
Malgré un remaniement, Trudeau de plus en plus impopulaire
Les institutions sanitaires fédérales ne sont pas les seules à subir une perte de popularité. Le gouvernement canadien dans son ensemble, avec le Premier ministre Justin Trudeau à sa tête, "perd des plumes" dans les sondages.
Un sondage mené en juin par Abacus Data a démontré le rejet par les Canadiens du libéral et de son exécutif. 81% des 2.000 personnes interrogées souhaitent son départ, 35% envisagent de voter pour le parti Conservateur, au détriment des Libéraux de Trudeau (28%) et des démocrates (21%).
La situation ne s’est pas améliorée pour Trudeau. Bien au contraire, le Premier ministre a vécu un été mouvementé, avec l’un des plus gros remaniements de son cabinet depuis qu’il a pris le pouvoir. Un sondage diffusé en août démontre que 61% des Canadiens n’ont pas une meilleure perception du gouvernement malgré l’arrivée de nouveaux visages.
À mi-parcours de son troisième mandat et deux années avant les prochaines élections, Justin Trudeau ne fait pas mieux que son gouvernement puisque sa popularité poursuit sa chute. C’est encore un sondage d’Abacus Data, mené auprès de 2.189 Canadiens entre le 18 et le 23 août, qui le démontre.
Le parti Conservateur a creusé l’écart à la tête des intentions de vote avec 38%, contre 26% au profit des libéraux. Les Démocrates perdent aussi des points et ne récoltent que 19% des intentions de vote. Les conservateurs de Pierre Poilievre totalisent ainsi une avance de 12 points, la plus grande jamais mesurée par Abacus Data depuis les élections fédérales de 2015.
Si Justin Trudeau envisage de rester à la tête du parti jusqu’aux prochaines élections en 2025, plus de la moitié des Canadiens (56%) estiment au contraire que leur Premier ministre devrait démissionner et céder sa place. Après deux mandats, le libéral paie de prix de mesures parfois impopulaires. Ses opposants lui reprochent essentiellement une baisse du pouvoir d’achat et l’instauration, en parallèle, d’une taxe carbone.
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