Un tir d’arme antisatellite russe menace l’ISS et ravive la tension dans l’espace
Lundi 15 novembre, la Station spatiale internationale a été prise dans un nuage de débris provoqué par la destruction par la Russie d’un ancien satellite, mettant en danger la vie des astronautes qui s’y trouvaient.
1 500 débris sur la trajectoire de l’ISS
C’est l’incident qui ravive le spectre de la guerre spatiale entre la Russie et les États-Unis. Lundi 15 novembre, la Russie a pulvérisé un ancien satellite soviétique de surveillance, le Kosmos-1408. L’objet de 2,2 tonnes a alors généré un nuage de débris de plus de 1 500 objets d’au moins dix centimètres de diamètre, et qui s’est retrouvé sur la trajectoire de la Station Spatiale internationale (ISS), à bord de laquelle se trouvaient sept astronautes.
Face au danger que représentait ce nuage de débris, la NASA a pris la décision de rapatrier l’équipage pour pouvoir évacuer rapidement vers la Terre au cas où l’ISS subirait de graves dommages. Dans la matinée du mardi 16 novembre, quatre astronautes ont donc regagné le vaisseau Dragon de Space X, tandis que trois ont rejoint le vaisseau Soyouz.
Dans l’après-midi, après le passage des débris, les astronautes ont finalement pu regagner l’ISS.
« Un comportement dangereux et irresponsable »
Suite à cet incident, les réactions internationales ont toutes dénoncé le comportement de Moscou. « Plus tôt aujourd’hui, la Russie a conduit de façon irresponsable un test destructeur de missile antisatellite à ascension directe à l’encontre de l’un de ses propres satellites, a déclaré Ned Price, le porte-parole de la NASA. Ces tests vont entraîner une augmentation significative des risques qu'encoure l'équipage de l'ISS. Le comportement dangereux et irresponsable de la Russie met en péril la viabilité à long terme de l'espace. »
De son côté, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a qualifié l’incident d’« acte irresponsable » tandis que la ministre française des Armées Florence Parly a déclaré : « Les saccageurs de l'espace ont une responsabilité accablante en générant des débris qui polluent et mettent nos astronautes et satellites en danger ».
Une grave crise diplomatique
Si les Russes démentent avoir mis en danger l’équipage de l’ISS, c’est pourtant loin d’être la première fois qu’ils procèdent à la destruction d’un ancien satellite. « Ce n’était pas une erreur, a d’ailleurs confirmé au Monde le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, mardi 16 novembre. Nous savions que la Russie avait déjà procédé à une dizaine de tentatives de ce type de tir. Cet essai n’est donc pas une surprise stratégique pour la France. », a-t-il assuré.
Ce nouvel essai d’arme antisatellite ravive en tout cas la guerre spatiale entre les États-Unis et la Russie. Si la supériorité des premiers est incontestable, les tentatives russes de s’immiscer dans cette course spatiale pourrait menacer la sécurité des astronautes et donc les futures missions dans l’espace.
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