Ursula von der Leyen confirme sa candidature pour un second mandat à la tête de la Commission européenne
MONDE - Ursula von der Leyen a confirmé lundi 19 février 2024 sa candidature à sa propre réélection à la tête de la Commission européenne. L'annonce a été faite à Berlin, à l'issue d'une réunion de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), parti de VDL, qui soutient sa candidature à l'unanimité. Cinq ans après sa première candidature à la présidence de l’exécutif européen, à l’issue de laquelle elle avait été élue sur le fil, Ursula von der Leyen, dont le nom ne figurera sur aucune liste lors des prochaines élections européennes en juin prochain, apparaît comme la favorite pour un second mandat, malgré les nombreux scandales qui entourent son premier, dont le SMSGate pour l’acquisition de vaccins anti-Covid, dans lequel elle est embourbée avec le patron du laboratoire Pfizer, Albert Bourla.
"Le monde d'aujourd'hui est complètement différent de celui de 2019. Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble au cours des cinq dernières années, et je pense que l'on peut dire que nous avons accompli plus que ce que nous aurions pu imaginer", a déclaré "VDL" après l’annonce de sa candidature. "Au cours de ces cinq années, non seulement ma passion pour l'Europe a grandi, mais aussi, bien sûr, mon expérience de tout ce que cette Europe peut accomplir pour ses citoyens. Ces cinq dernières années ont été aussi stimulantes qu'extraordinaires", ajoute-t-elle.
Premier mandat : crises et controverses
Après avoir cumulé autour d'elle, critiques, polémiques et scandales à la tête de la Défense allemande, Ursula von der Leyen s’était portée candidate à la présidence de la Commission européenne en 2019. Outre-Rhin, sa gestion du budget du ministère de la Défense avait suscité un rejet des Allemands pour sa personne : ils la considéraient comme une des deux personnes les moins compétentes du gouvernement. Dilapidation, soupçons de favoritisme, de corruption et de conflit d'intérêt : un rapport d’une commission d’enquête parlementaire avait dévoilé que près de 100 millions d’euros avaient été dilapidés, sans contrôle, au profit de consultants, conseillers et sous-traitants privés, souvent sélectionnés sans aucun appel d’offres.
La dame blonde au sourire figé, habituée aux réunions du Bilderberg, aura donc complètement échoué comme ministre de la Défense. Même la Cour des comptes fédérale a qualifié ses dépenses de “douteuses”, au moment où son nom circulait à Bruxelles comme possible candidate à la présidence de la Commission. Proposée par Emmanuel Macron à l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, sa candidature avait été critiquée, car elle rompait l’habitude de proposer la tête de liste du parti arrivé en tête des élections européennes. Von der Leyen avait finalement été élue sur le fil avec 51,3 % des voix en juillet 2019, s’engageant à faire de l’Europe le “premier continent neutre en carbone” d’ici 2050, à travers un “green deal” et un plan d’investissement durable de 1000 milliards d’euros.
Ce premier mandat n’aura pas été un long fleuve tranquille, c’est le moins que l’on puisse dire ! On se souviendra de la gestion du Covid et, surtout, son manque de transparence dans les négociations menées par SMS avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, sur le contrat d’achat, dont les détails n’ont jamais été divulgués, de plus de 18 milliards de doses de vaccin Pfizer/BioNTech, acquis à des prix très élevés…
Lundi 19 février, Ursula von der Leyen s'est engagée à "rendre le centre fort" et à défendre ce bloc "contre les forces de division de l'intérieur et de l'extérieur", une allusion à peine voilée à la montée des partis d’extrême droite dans plusieurs pays européens. "Je suis fermement convaincue que c'est possible et que nous avons la force de le faire. Et c'est la tâche que je me suis fixée", dit-elle.
Pas candidate aux élections européennes
Comment envisage-t-elle de s’y prendre ? Déjà, sa candidature doit encore être confirmée, les 6 et 7 mars prochains, à Bucarest, lors du congrès du Parti populaire européen (PPE). A cette occasion, elle doit être officiellement désignée chef de file de la droite européenne pour les élections de juin.
Mais elle ne sera pas en tête de liste ni même candidate de son parti allemand, la CDU, aux élections européennes.
Si elle est réélue, Ursula von der Leyen devrait placer la défense européenne au sommet de ses priorités. "Le plus important est de s'assurer que notre démocratie est en sécurité", a-t-elle précisé lundi, en référence au conflit russo-ukrainien. "Nous devons dépenser plus. Nous devons dépenser mieux. Et je pense que nous devons dépenser davantage en Europe pour consolider notre base industrielle de défense", a déclaré la présidente de la CE, tout en qualifiant l'alliance avec l'OTAN “de la plus haute importance pour l'Union européenne”. Alliance atlantique dont VDL s'était imaginée reprendre les rênes à un moment ces derniers temps, selon des indiscrétions de la presse...
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