Viktor Orban veut relancer un processus de paix en Ukraine avec l’aide de la Chine et du Brésil

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France-Soir
Publié le 01 octobre 2024 - 10:46
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Cruciatti / AFP
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Viktor Orban repart en piste. Lors de l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière à New York, le Premier ministre hongrois s’est entretenu avec les dirigeants chinois et brésiliens pour initier un sommet de paix entre l’Ukraine de Zelensky et la Russie de Poutine. Sa démarche s’inscrit dans la continuité de ses déplacements en juillet dernier à Moscou et Pékin, qui avaient suscité la colère de Bruxelles. Les “Amis de la paix” impliqueraient cette fois-ci la France, la Suisse ainsi que d’autres pays.    

En juillet, la Hongrie a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour une durée de 6 mois. Cette présidence intervenait sur fond de dégradation continue des relations entre Budapest et Bruxelles, en raison de leurs désaccords sur l’immigration ou surtout, l’Ukraine, le soutien militaro-financier des 26 à son égard ou encore son adhésion à l’UE.  Dans la foulée du début de la présidence hongroise, le Premier ministre Viktor Orban a voulu placer la guerre ukrainienne au cœur de ses priorités.  

Orban compte sur la Chine et le Brésil 

Le 5 juillet, il s'est rendu à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, qualifiant sa visite de "mission de paix". Cette démarche a immédiatement suscité de vives critiques au sein de l'UE, notamment de la part de Josep Borrell qui a souligné l'absence de mandat, et d'Ursula von der Leyen qui a mis en garde contre les “dangers de l'apaisement”.   

Quelques jours plus tard, le 11 juillet, Orban s'est déplacé aux États-Unis pour rencontrer Donald Trump, juste après le sommet de l'OTAN à Washington. Lors de cette visite, il a déclaré que l'ancien président, candidat à un retour à la Maison Blanche en novembre, pourrait "résoudre le problème" en Ukraine, accentuant la réprobation des dirigeants européens. Ces derniers l’ont exprimée par l’annulation de la première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, prévue à Budapest.   

Bien que le membre président du Conseil de l’Union Européenne n’ait pas mis la guerre en Ukraine dans la liste de ses priorités pour le restant de son mandat, Viktor Orban, qui a maintes fois déclaré qu’il n’y aura “pas de solution sur le champ de bataille”, prend une autre initiative diplomatique pour un sommet sur la paix.  

En marge de l’Assemblée nationale de l’ONU à New York la semaine passée, le PM hongrois a multiplié les discussions, particulièrement avec Pékin et Brasilia, pour relancer les voies diplomatiques bloquées entre les parties belligérantes. A l’issue de ses conversations avec les présidents ukrainien et russe, il semblait que ces derniers rejetaient les négociations. Vladimir Poutine affirmant que son armée était en train de détruire les troupes ukrainiennes, tandis que Zelensky prêchait la paix par la victoire militaire, estimant que le temps était en sa faveur. 

Mais “les morts doivent cesser”, a estimé Orban. Si les relations entre Budapest et Pékin sont au beau fixe, celles avec Brasilia traversent des turbulences. La Hongrie avait provoqué la colère du président Lula da Silva en offrant à son prédécesseur, Jair Bolsonaro, un refuge dans son ambassade dans la capitale brésilienne à la suite de la prise d'assaut des institutions du pays par les partisans de Bolsonaro. Mais le dirigeant magyar semble avoir convaincu le président brésilien à New York. 

Zelensky mise surtout sur son “plan de victoire”

Selon Euronews et le journal suisse Die Weltwoche qui s’est entretenu avec Orban, Budapest s’active bien en coulisses pour la tenue de ce sommet pour la paix en Ukraine mais envisage de passer au second plan, au profit des “Amis de la paix”, c’est-à-dire les États qui ont rejoint son initiative, dont feraient partie la France ainsi que la Suisse. 

Présent également à New York mercredi dernier, Volodymyr Zelensky a affirmé à l'Assemblée générale des Nations Unies qu'il n'y avait pas d'alternative à la formule de paix qu'il avait présentée il y a deux ans. Il a de nouveau plaidé pour son “plan de victoire” qui forcerait, selon lui, Moscou à mettre fin à la guerre selon les conditions de Kiev. "Toutes les tentatives parallèles ou alternatives de recherche de la paix sont en fait des efforts pour obtenir une accalmie au lieu de mettre fin à la guerre", a-t-il déclaré.  

L’Ukraine reproche également à Viktor Orban ses positions concernant la guerre, rejetant les négociations qui ne comprennent pas le retrait total des troupes russes de tous les territoires ukrainiens ainsi que de la Crimée.

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