En Ukraine, une université lance un cursus pour les influenceurs sur TikTok
Être “influenceur” sur TikTok n’est pas à la portée de tout le monde. Ce nouveau métier très attractif, mais pas toujours rémunérateur, attire de nombreux jeunes et moins jeunes, qui échouent souvent à attirer des “followers” sur cette plateforme. La raison : l’exigence d’une grande originalité pour réussir. Pour aider ceux qui veulent se lancer, à Kiev en Ukraine, une université propose un cursus dédié à TikTok, pour connaître tous les secrets de cette plateforme prometteuse.
Une première mondiale à Kiev : le diplôme TikTok
Les micro-formats comme ceux diffusés sur Tiktok, sont des types de contenus qui demandent beaucoup de travail et de créativité, comme l’expliquent les influenceurs eux-mêmes. Selon les experts du secteur, ces contenus vidéo vont être de plus en plus demandés. Pour répondre à cette demande du marché, l'université de la culture de Kiev en Ukraine (KUK) propose un cursus consacré exclusivement à la célèbre application de partage de courtes vidéos. Les parents ukrainiens n’ont plus à s’inquiéter que leurs enfants loupent les cours pour essayer de devenir influenceurs : ils peuvent maintenant le faire à l'université. Le média en ligne local Oukraïnska Pravda, relayé par Courrier International, assure que l'établissement est le premier dans le monde à avoir créé un tel cours. L’objectif de l’université est de faire monter en puissance la présence ukrainienne sur la plateforme, et aider les jeunes à devenir “ leaders dans la vie”, en développant “leur propre marque”. Pour annoncer la nouvelle, Mykhaïlo Poplavsky, le directeur de l’université, a déclaré, habillé dans ses vêtements de popstar (profession qu’il exerce aussi) : « La jeunesse se doit d’être dans la tendance, et elle doit se frayer son propre chemin, constellé d’étoiles, sur les réseaux sociaux. La faculté TikTok, c’est l’innovation et la jeunesse, c’est un phénomène nouveau ». Sur son compte Instagram, le directeur de l'école présente les formateurs, des invités qui partageront avec les étudiants leurs idées et leurs astuces, des experts en communication et marketing, ainsi que de célèbres artistes, danseurs ou influenceurs, souvent millionnaires.
Un "TikTokeur moderne" doit savoir susciter l'intérêt en créant des contenus originaux
Alors que l'université de la culture de Kiev se penche sur ce format pour son caractère avant-gardiste, certains considèrent qu’il ne suffit pas d’adapter sa marque à ce format. Il faut créer sa propre voie, ou son propre style. Lorsqu’à l’été 2020, Emmanuel Macron avait lancé son compte Tiktok, les critiques ne s’étaient pas faites attendre. Selon le sociologue Olivier Glassey, spécialiste des usages du numérique à l'Université de Lausanne, le format de TikTok est intéressant précisément car il offre une dimension ludique, avec un apport de créativité nécessaire. Alors que sur des réseaux comme Instagram, les “influenceurs” millennials renforcent des codes superficiels, le photoshop, les images avec des filtres et les publications sponsorisées, sur Tiktok ,c’est la créativité décomplexée qui compte : “on s’amuse à imiter des chorégraphies ou à utiliser des textes pour se synchroniser dessus... C'est un dialogue.” Il s’agit d’un format entièrement adapté aux jeunes de la génération Z, la première génération ayant réellement grandi avec les réseaux sociaux, des jeunes habitués à exprimer leur opinion personnelle, plus propices à la pensée critique. La plateforme a d’ailleurs vu apparaître des mouvements de dénonciation sociale, contre la situation des travailleurs agricoles lors du premier confinement par exemple.
En France, faute de faculté, on peut se faire “certifier”
En France, l'ARPP, l’organisme d'auto-régulation financé et administré par les acteurs du secteur publicitaire, qui compte parmi ses membres Google (Youtube), Amazon (Twitch) et TikTok, vient de lancer une formation pour combattre le manque de connaissances des codes déontologiques de la part des influenceurs, notamment en ce qui concerne la transparence des collaborations publicitaires. Après avoir suivi une formation payante, les influenceurs peuvent se faire “certifier” par l’organisme.
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