Faut-il limiter le temps de jeux vidéo pour éviter l'échec scolaire ?
Alors que certains jeunes passent plusieurs heures par jour scotchés à un écran pour jouer à des jeux vidéo, des partisans du “gaming” soutiennent que jouer peut aussi apporter des connaissances et développer certaines capacités, notamment les jeux de stratégie et de raisonnement. Un problème subsiste toutefois, celui de la perte de la notion de temps lorsque l’on joue. Réussir à contrôler la durée du jeu est donc la clé pour pleinement profiter de cette pratique. Mais quel serait le temps maximum de jeux vidéo ? Une étude de l’université de Rutgers à New Brunswick dans le New Jersey, s’est penché sur la question pour permettre aux enfants et adolescents d’éviter de mettre en péril leur scolarité, tout en continuant à jouer.
Une heure de jeux vidéo ou moins est sans conséquence sur la scolarité
Les résultats de l'étude, publiés dans la revue Computers in Human Behavior, montrent que les jeunes d’un âge moyen de 13.5 ans, qui jouent aux jeux vidéo à des fins récréatives pendant plus d'une heure chaque jour, ont des notes et des résultats aux tests nettement inférieurs. Une pratique raisonnable du jeu vidéo ne doit donc pas dépasser plus d'une heure par jour les jours d'école et quatre heures par jour le week-end.
Tout est question de modération
Selon l'étude, les jeunes qui utilisaient Internet, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo quatre heures ou plus par jour sont quatre fois plus susceptibles d’être absents à l'école. Au contraire, les enfants qui utilisent la technologie avec modération (c'est-à-dire moins d'une heure par jour le week-end) éprouvent moins d'ennui à l'école et malgré ce que l’on peut croire, l’utilisation de la technologie interactive avec modération a fait progresser le développement cognitif des enfants. Selon une autre étude de l’University College of London, jouer régulièrement aux jeux vidéo pourrait même protéger certains enfants contre les épisodes dépressifs et autres troubles mentaux qu’ils peuvent traverser à l’adolescence. Les filles passent moins de temps face aux jeux vidéo et obtiennent de meilleurs résultats à l'école que les garçons.
L'éducation en ligne peut favoriser et masquer un temps trop important dédié aux jeux vidéo
La course à l'apprentissage en ligne est à l'œuvre dans le monde entier. Dans un contexte où l'éducation numérique gagne du terrain, séparer le temps consacré aux jeux du temps consacré à l'apprentissage est essentiel. Pour Vivien (Wen Li) Anthony, les jeunes sont susceptibles de se déplacer entre les plates-formes éducatives et de divertissement sans que les enseignants ou les adultes soient pleinement conscients de l’emploi du temps. « Pendant la pandémie COVID-19, la technologie a été essentielle pour faciliter l'apprentissage à distance. Dans le même temps, on craint de plus en plus qu’une utilisation excessive de la technologie, en particulier pour le divertissement, puisse nuire au développement éducatif des enfants en facilitant des habitudes d’étude indésirables et en diminuant le temps consacré aux activités d’apprentissage », explique l’auteur de l'étude.
Parents et enseignants sont responsables des limites de temps de leurs enfants
Pour aider les jeunes à développer des compétences efficaces en matière de gestion du temps et d’autorégulation, surtout lorsqu’ils sont confrontés à une sédentarisation à cause des restrictions de déplacement, parents et éducateurs doivent se montrer très vigilants pour réduire leur dépendance à la technologie.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.