Le fabricant américain de fourgonnettes électriques, Canoo, déclare faillite

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France-Soir
Publié le 23 janvier 2025 - 10:58
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Et une de moins. La startup américaine Canoo, spécialisée dans la conception de véhicules électriques, a annoncé vendredi dernier le dépôt de son bilan et la cessation immédiate de ses activités. Les dernières discussions pour renflouer les caisses avec des capitaux étrangers ont échoué et la société n’a pas réussi à obtenir des prêts du ministère américain de l’Energie. Canoo, dont les actifs ne valaient que 126 millions de dollars, devait plus de 164 millions à ses créanciers. Il s’agit de la sixième startup à cesser ses activités en un peu plus d’un an. 

Fondée en 2017 sous le nom Evelozcity, Canoo a pu séduire des investisseurs avec son idée de plateforme modulaire, un “châssis skateboard” intégrant tous les composants essentiels du véhicule, comme la batterie, les moteurs électriques et la suspension en une seule unité, pour maximiser l’espace intérieur. La startup s’était aussi distinguée par la suppression de la colonne mécanique, remplacée par une direction “steer-by-wire”, électroniques. Son offre commerciale était risquée, misant sur un changement de mentalité en proposant des véhicules sur abonnement mais pas à la vente.  

Les investisseurs réticents et les cadres las 

Tout avait ainsi bien commencé pour cette startup. L’ascension s’est accélérée après une fusion avec une société d’acquisition, une entrée en Bourse en 2020 puis une levée de 600 millions de dollars. Canoo avait même décroché des contrats avec la Nasa, le Pentagone, l’US Postal Service ou encore l’État de l’Oklahoma.  

L'embellie fut de courte durée et la réalité économique rattrapant la startup. Les premières difficultés se sont manifestées dès 2021 et depuis, la dégringolade était inévitable. Canoo, qui a longtemps hésité à fabriquer elle-même ses véhicules ou sous-traiter la production de ses véhicules, provoquant des retards importants, est parvenue en 2022 à signer un contrat avec Walmart, déjà jugé “miraculeux” et “salvateur” à ce moment-là et portant sur une commande de 4 500 à 10 000 véhicules.  

Pas de quoi redresser la barre. Les difficultés financières se sont accélérées l’année écoulée, avec le chômage technique d’une trentaine puis d’une centaine de salariés dans son usine dans l’Oklahoma, l’échec à obtenir des financements cruciaux, notamment auprès du Département de l'Énergie américain et l’épuisement rapide de la trésorerie, qui s’établissait à seulement 700 000 dollars environ à mi-novembre dernier. 

En attendant de réunir de nouveaux capitaux, Canoo était aussi confronté à des tensions opérationnelles, avec le départ de nombreux cadres, comme son CTO ou encore son directeur financier. Une seconde vague de départ a eu lieu en décembre dernier.  

Les nouveaux investisseurs ne se présentant pas, dans un marché “ultra-compétitif”, Canoo met la clé sous la porte. “Récemment, les dirigeants ont engagé des discussions avec des sources de capitaux étrangères”, explique la startup dans un communiqué. “Étant donné que ces efforts ont été infructueux, le conseil d'administration a pris la décision de déposer une demande d'insolvabilité” sous le chapitre 7 de la loi sur les faillites, a-t-on annoncé le 17 janvier dernier. 

La 6e startup en un an 

Canoo rappelle ne pas avoir pu “obtenir de soutien financier du bureau du programme de prêts du ministère de l'Énergie des États-Unis”, précisant que sa dette auprès de ses créanciers s’élevait à 164 millions de dollars. Or, selon le dossier de faillite déposé auprès du tribunal du Delaware, ses actifs ne valent que 126 millions de dollars.  

La liquidation sous le chapitre 7 de la loi américaine sur les faillites prévoit, entre autres, la vente des actifs non exemptés, distribution du produit de la vente aux créanciers, la libération du débiteur de la plupart de ses dettes et la fermeture définitive de l'entreprise dans la plupart des cas. 

Cet épisode rappelle celui du suédois Northvolt, champion européen autrefois de la fabrication de batteries lithium-ion, qui s’est déclaré en novembre dernier en faillite. La société, fondée par deux anciens employés de Tesla, avait demandé son placement sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le “chapitre 11”. 

La tendance dans ce secteur des véhicules électriques est bien plus marquée puisque Canoo est la sixième start-up à se déclarer en faillite en un peu plus d'un an.  Auparavant, c’était Proterra, fabricant de bus électriques, qui a cessé ses activités. La société canadienne de camions Lion Electric ou encore Fisker, qui avait conçu un SUV électrique présenté comme le concurrent du model Y de Tesla, font partie de la liste.  

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