Pauvreté et covid : mauvaise alimentation et stress parental, des facteurs aggravants

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 29 avril 2021 - 19:52
Image
enfants
Crédits
Unsplash
Le stress des enfants serait plus important pour ceux vivant dans des ménages avec une situation de pauvreté plus importante
Unsplash

Alors qu’il y a deux ans 2,9 millions d’enfants (soit 21 %), vivaient sous le seuil de pauvreté, la pauvreté infantile est dans une phase d’aggravation en raison de la pandémie de coronavirus. Outre le facteur économique, des facteurs comme le contexte émotionnel ou l'alimentation de l'enfant peuvent exercer un impact sur leur niveau de pauvreté.

Alimentation et comportement sont étroitement liés

La fermeture des écoles et la crise économique ont fragilisé l’équilibre alimentaire de millions d’enfants dans le monde. Selon des résultats recueillis dans l’enquête CoviPrev, le confinement a modifié les habitudes alimentaires, qui ont basculé vers une alimentation moins équilibrée et plus de grignotage. Pour Vanessa Stettinger, maîtresse de conférences en sociologie et Marie Danet, maîtresse de conférences en psychologie à l'Université de Lille, la malnutrition des enfants a un impact direct sur le développement cérébral, la régulation des émotions et le développement cognitif. Une mauvaise alimentation rend les enfants plus vulnérables aux problèmes de comportements comme l’anxiété, l’agressivité, l’impulsivité ou l’inattention, ce qui a des répercussions sur les apprentissages, la réussite scolaire et la perpétuation de leur pauvreté par la suite.

Le stress parental varie selon le type de contexte de pauvreté de l’enfant

Le stress des enfants serait plus important pour ceux vivant dans des ménages avec une situation de pauvreté plus importante. Cela peut avoir des répercussions sur la qualité des liens parent-enfant, ce qui peut endommager le développement socio-émotionnel et cognitif de l’enfant.

En se basant sur une recherche ethnographique menée entre 2009 et 2016 dans le nord de la France auprès de 50 individus, dont 27 enfants, les spécialistes de l'Université de Lille illustrent à quel point le quotidien dans un logement surpeuplé crée un manque d’intimité pour les adultes, ce qui pose aussi problème aux enfants, qui ont eux aussi du mal à s’isoler pour réaliser leurs devoirs ou dormir.

Des difficultés peuvent s'aggraver ce qui entraîne des conflits intrafamiliaux. L’augmentation des violences intrafamiliale expose aussi les enfants à des situations à risque pour leur bien-être physique, psychique ainsi que leur développement à long terme.

Les enfants pauvres expérimentent un confinement plus difficile, sans garantie d’un accompagnement social plus important

Enfin, concernant le suivi scolaire, le manque d’équipement informatique ou l’absence de personnes aptes à les aider a fortement entravé le suivi de l'éducation à distance, ce qui a pu augmenter les inégalités. Les enfants vivant dans des logements surpeuplés, moins spacieux, sans accès à des espaces extérieurs ont vécu le confinement plus difficilement. Le manque d'équipement informatique a pu aussi contribuer à l'isolement social et à la solitude, facteurs de vulnérabilité pour la santé physique et psychique.

À tout cela s’ajoute un manque d’accompagnement social qui pourrait réduire ces facteurs aggravants de pauvreté. Les spécialistes signalent  que les personnes pauvres, outre le fait d’être les plus exposés et les plus vulnérables face à la pandémie, “retrouvent des formes de pauvreté encore plus dures, sans avoir la garantie de bénéficier d’un accompagnement social plus important”.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.