À Marseille, les agents de nettoyage de "Laser Propreté" en grève
DÉPÊCHE — À Marseille, les agents de nettoyage de la gare Saint-Charles ainsi que ceux du métro se sont mis en grève pour demander le paiement de leur salaire. C'est la troisième fois depuis le début de l'année. Ils dénoncent des "pratiques d'un autre temps" de la part de leur employeur, Laser Propreté.
Sur le sol de la gare Saint-Charles, le pas pressé des voyageurs zigzag entre canettes, emballages alimentaires et détritus divers, dispersés par le vent.
"Ce n'est pas un plaisir de voir la gare dans cet état" parce que "tout cela, on va le ramasser" à la fin, commente pour l'AFP Houria Tahri, employée de l'entreprise privée Laser Propreté et élue au CSE du syndicat Solidaires, devant des banderoles où l'on pouvait lire : "Nettoyage en grève pour non-paiement de salaire, payez-nous". "Nous sommes nombreux à ne pas avoir perçu de salaire", ou partiellement, pour le mois de juillet, explique-t-elle.
Selon Kamel Djeffel, secrétaire national du syndicat CAT Nettoyage, cela fait plusieurs mois que la trentaine de salariés de Laser Propreté travaillant à la gare saint-Charles et les quelque 80 autres en poste dans le métro de Marseille touchent des salaires amputés de certaines primes ou congés.
"Il ne s'agit pas d'un conflit ordinaire", ajoute M. Djeffel, en référence aux précédentes mobilisations syndicales menées contre l'entreprise : "Aujourd'hui, c'est un combat où l'on demande un patron honnête, où l'on demande à être payé".
"Nous remettons en cause les pratiques de Laser Propreté, que nous accusons de procéder à un plan social et économique déguisé. En quelques mois, nous approchons les 40 personnes licenciées sans cause réelle et sérieuse", a-t-il également dénoncé, évoquant des "pratiques d'un autre temps" de cette société, également en charge du nettoyage du tramway et du Grand port maritime de Marseille.
Laser Propreté "incite les salariés les plus anciens, avec les plus gros salaires, à se mettre en arrêt maladie pour payer moins de charges sociales" car leur "situation économique et financière est alarmante", a-t-il détaillé, affirmant que l'entreprise, coupable de "magouilles", était "au bord du dépôt de bilan".
M. Djeffel a précisé qu'une plainte allait être déposée auprès du procureur de la République contre la société.
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