Agriculture : les viticulteurs français adaptent leurs pratiques au changement climatique

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FranceSoir
Publié le 18 août 2021 - 14:27
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Y. Laurito/Météo Varoise
En plus des incendies, l'avancée des dates des vendanges, la baisse des rendements et la modification des caractéristiques des vins, sont quelques symptômes de ce dérèglement.
Y. Laurito/Météo Varoise

Selon les récentes conclusions du rapport du GIEC, les systèmes de production alimentaire vont être drastiquement frappés par des pertes soudaines et importantes. Les aléas climatiques comme les incendies de forêt, la montée du niveau de la mer, la sécheresse ou les fortes pluies causeront des problèmes de production agricole dans les prochaines années. Face à cette menace, la filière du vin prépare la présentation d’un rapport proposant sept orientations et quarante actions "pour faire face au changement climatique”.

Des propositions pour des nouvelles orientations dans les pratiques agricoles et viticoles

Les effets du changement climatique sont déjà sensibles dans de nombreux vignobles. En plus des incendies, l'avancée des dates des vendanges, la baisse des rendements et la modification des caractéristiques des vins, sont quelques symptômes de ce dérèglement. Pour concevoir une stratégie d’adaptation aux nouveaux défis, des chercheurs se sont rassemblés dans le cadre du projet LACCAVE entre 2012 et 2016. La plupart des acteurs sont de l’avis d’adopter des mesures innovantes.

Mieux tirer parti du territoire et de ses contraintes climatiques grâce à l’innovation technologique

Les connaissances agro-climatiques permettront le développement de démarches agro-écologiques, d’une viticulture biologique avec plusieurs évolutions possibles. Grâce à des outils de gestion des risques, les viticulteurs pourront faire face aux nouvelles contraintes tout en préservant les ressources naturelles (eau, biodiversité). La création de nouveaux cépages plus résistants à la sécheresse est déjà en cours, mais leur développement n’est pas pour demain. Une quinzaine d'années seront nécessaires pour obtenir un résultat, dans la mesure où il faut procéder par croisements successifs, explique Marc Touzard, directeur de l'unité Innovation et développement dans l'agriculture et l'alimentation à l'Inrae. 

Le vin devra aussi s’adapter aux changements sociétaux

En Europe, les attentes sociétales associent de plus en plus à l’enjeu climatique la préservation des ressources naturelles (eau, biodiversité), mais aussi à la protection des citoyens et à la sécurité alimentaire. Le projet LACCAVE signale que les choix politiques se traduisent par une planification poussée de l’espace agricole, qui réserve les terres les plus fertiles aux cultures vivrières, et limite la culture de la vigne aux zones de « moindre fertilité agronomique ». Des règles douanières contraignantes visant à limiter la consommation de vin en freinant les échanges commerciaux internationaux sont aussi un frein pour la filière.

La technologie permettra d’améliorer la perception du vin

Favoriser la bonne perception de la consommation de vin dans l’opinion publique, en la rendant compatible avec les préoccupations de santé et d’environnement, sera un des défis de la recherche et développement viticole. En étudiant davantage les variétés plus résistantes, l’industrie du vin pourra s’orienter vers une vigne qui nécessite moins de traitements, contribuant ainsi positivement à l’environnement. Grâce à la technologie, on pourra aussi voir apparaître de nouveaux produits, avec des teneurs en alcool réduites, moins de pesticides et d’allergènes, faisant de ce produit agricole, de nouveau, un élément phare des politiques publiques.

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