La fermeture des restaurants et bars, source de gaspillage alimentaire
Les secteurs de la restauration et de l'agroalimentaire sont au coeur des stratégies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et augmenter les économies d’énergie. Le gaspillage alimentaire est en effet toujours très important, c'est une source de dépenses d'énergie, et donc d'émissions de CO2, qu'il faut réduire pour lutter contre le changement climatique, et assurer la sécurité alimentaire mondiale en 2050. Aujourd'hui 29 septembre a lieu la première “journée internationale de sensibilisation au gaspillage de nourriture” (End food waste day). Malheureusement, dans le contexte de l'épidémie de coronavirus, les économies de nourriture et d'énergie passent parfois au second plan, comme c'est le cas lorsque les bars et restaurants sont fermés: ils sont contraints de se débarrasser de leurs stocks. La période actuelle est donc une opportunité pour prendre conscience du fait qu'il est nécessaire de transformer et de rééquilibrer la façon dont nos aliments sont produits et consommés.
La journée internationale contre le gaspillage alimentaire
Comme le souligne l‘ONU , la journée internationale contre le gaspillage alimentaire est célébrée aujourd’hui 29 septembre, dans le difficile contexte de la pandémie mondiale de COVID-19, qui a des conséquences sur les populations partout dans le monde qui montrent à quel point il est nécessaire de transformer et de rééquilibrer la façon dont nos aliments sont produits et consommés.
Reconnaissant l'ampleur du problème, les Nations Unies ont inclus un objectif de réduction des pertes et gaspillages alimentaires dans leur série d'objectifs de développement durable, approuvés il y a cinq ans. Cet objectif appelle le monde à réduire de moitié le gaspillage alimentaire par habitant d'ici 2030. Le trajet de nos aliments pour arriver jusqu'à nos assiettes est responsable d'une grande partie de l'empreinte carbone du secteur de l'alimentation, mais si en plus, ces aliments finissent à la poubelle, toute cette énergie dépensée est perdue, avec les aliments et les ressources utilisées pour leur production.
Partout dans le monde, la crise du Coronavirus a mis en évidence la contradiction tragique entre les famines dans certaines parties du monde, et en même temps, la fermeture forcée de restaurants, bars et hôtels, qui obligent ces établissements à jeter tous leurs stocks. Avec les nouvelles restrictions en France, la banque alimentaire, à Marseille alerte sur l'excédent de stocks dans les restaurants et essaye d'éviter le gaspillage des aliments invendus.
À Aix et Marseille : la banque alimentaire lance un appel pour récupérer les stocks
Alors que restaurants et bars des villes d'Aix-en-Provence et Marseille sont fermés depuis le 27 septembre, leurs stocks, eux, sont confinés, sur le point de périmer et de faire gonfler les chiffres du gaspillage alimentaire. La banque alimentaire a lancé un appel à tous les restaurateurs pour que leurs aliments qui ne pourront pas être vendus soient redistribués dans des associations. Gérard Gros président de la banque alimentaire, souhaite récupérer les stocks alimentaires pour les distribuer avec 180 associations partenaires dans le département. Auprès de France Bleu Bouches-du-Rhône Gérard Gros a insisté sur l’importance d'éviter que ces aliments finissent à la poubelle: "Le point le plus important pour nous, c'est de dire "ne gaspillons pas de produits". Donc je pense que la meilleure solution, c'est d'utiliser nos nombreuses associations qui peuvent passer récupérer les produits dans les restaurants".
Des initiatives pour éviter le gaspillage alimentaire tout en rendant service à ceux qui ont besoin
Selon l’Insee, 3,9 millions de personnes ont recours à de l'aide alimentaire en France. Depuis le début de la crise sanitaire la banque alimentaire des Bouches du Rhône a vu une augmentation de 50% de ses bénéficiaires entre la mi-mars et la mi-juillet. Le mois de septembre a également connu un augmentation de la demande de 20 %.
Pour faire face à cela, d'autres villes ont expérimenté des initiatives “zéro contact”. C’est le cas de Bordeaux qui veut développer un réseau de frigos partagés pour lutter contre le gaspillage alimentaire tout en donnant à manger aux personnes en détresse. La mairie de Bordeaux a lancé un appel à candidatures pour installer de nouveaux frigos partagés en ville.
En Nouvelle-Aquitaine, le Crepaq, le Centre de Ressource d'Ecologie Pédagogique de Nouvelle-Aquitaine, et soutenu par Bordeaux-Métropole dans le cadre de sa démarche « Territoire Zéro Déchet- Zéro gaspillage » a mis en place des frigos écologiques, en bois, avec une partie réfrigérateur et une autre température ambiante , et suite au succès la mairie veut généraliser l'expérience.
Une des raisons de leur succès: ils servent à tout le monde , ce qui encourage les personnes gênées par la stigmatisation à profiter de ces initiatives solidaires.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.