Le gouvernement souhaite réduire la contamination atmosphérique du chauffage au bois
Pour s’attaquer à la pollution atmosphérique, le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire propose un plan pour développer un chauffage au bois domestique moins polluant. Ce mode de chauffage, encore très utilisé en zones rurales, est responsable d’une grande partie des émissions de particules fines et très fines.
Se débarrasser des vieux poêles à bois et des vieilles cheminées ouvertes
Le chauffage domestique au bois correspond aujourd'hui à 40% des énergies renouvelables produites en France, largement devant les autres sources renouvelables. En effet, un Français sur quatre utilise le chauffage au bois. Pourtant, ce mode de chauffage est la source d’une partie importante de la pollution atmosphérique. En 2018 le chauffage au bois domestique était responsable de 43% des émissions nationales de particules fines PM2.5 (inférieures à 2,5 microns) ainsi que de la moitié des très fines émissions en PM1.0 (inférieures à 1 micron).C’est loin d’être anecdotique, car la pollution par les particules fines est responsable de 48 000 décès par an, soit 9% de la mortalité en France, selon Santé publique France.
Pour beaucoup de Francais vivant en zone rurale et périurbaine, le bois est une option économique qui remplace des modes de chauffage plus chers comme la chaudière au fioul. L’impact de la combustion du bois sur la qualité de l’air dépend fortement du type d’appareil de chauffage utilisé et de leur ancienneté. En développant l’utilisation de chauffages à bois plus performants, il serait possible de réduire de 50% ses émissions de particules fines.
Un plan d’action est mis en consultation jusqu’au 30 avril
Le chauffage au bois domestique est un mode de chauffage neutre en carbone. En revanche, une combustion de mauvaise qualité peut émettre jusqu’à 10 fois plus de particules fines. Pour faire face à ce constat, un projet de plan d'action pour un chauffage à bois est mis en consultation jusqu’au 30 avril.
Aides à la rénovation énergétique et autres mesures pour rendre moins polluant le chauffage au bois
Tout d’abord, le gouvernement propose de remplacer 600 000 appareils de chauffage au bois obsolètes d’ici à 2025 par des poêles performants ou par l'installation d'inserts. Pour ce faire, des aides à la rénovation énergétique des logements (MaPrimeRénov’) et des fonds “air bois” seront mis à disposition par les collectivités territoriales et l’Ademe. Enfin, le gouvernement propose de bien communiquer sur la vétusté des appareils de chauffage au bois dans le diagnostic de performance énergétique et les ramonages, qui seraient rendus obligatoires une fois par an.
Des bûches labellisées et des restriction dans certaines zones
Alors que seulement 20% des bûches utilisées en France proviennent aujourd’hui du marché formel, ce qui permet de contrôler le taux d’humidité, le gouvernement veut améliorer cette situation, avec l’objectif de 40% du bois provenant du marché formel d’ici 2030. En labellisant le combustible de qualité, le gouvernement souhaite encourager l’utilisation de bûches à faible taux d’humidité.
Selon ce plan, le chauffage au bois pourrait même être restreint dans certaines zones particulièrement polluées et disposant d'un plan de protection de l'atmosphère (PPA).
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