Les villages fleuris alsaciens veulent rester beaux sans gaspiller d'eau
DÉPÊCHE — La région de l'est de la France compte 344 communes labellisées, sur les 4.707 communes distinguées dans l'ensemble du pays. Leur défi ? Rester coquettes tout en économisant un maximum d'eau.
"Les villages fleuris, ça fait partie de l'identité alsacienne, comme la gastronomie", dit Paul-André Keller, président de la Fédération alsacienne de producteurs horticoles Verdir Alsace. D'ailleurs, plus il y a de fleurs sur les panneaux à l'entrée de la ville, plus elle est attractive.
Ce n'est toutefois pas évident d'afficher des bosquets resplendissants quand le soleil tape et que la pluie se fait rare. Si bien que la préfète du Bas-Rhin a appelé à faire un "usage responsable" de la ressource en eau, une sobriété que tentent d'atteindre les communes.
"Depuis deux-trois ans, on a travaillé sur des vivaces, des espèces moins gourmandes en eau", explique aux jurés Daphné Haessig Denans, conseillère municipale. Le perovskia aux fleurs bleu lavande, le gaura aux délicats pétales blancs ou les campanules côtoient ainsi les volumineux massifs de géraniums, la plante phare en Alsace.
Dans la région, "l'alstroemeria a aussi fait une belle percée, c'est une plante qui s'épanouit bien", remarque Jean-Marc Bernhard, horticulteur à Ingwiller. En tant que juré, il sillonne les villes et villages fleuris depuis plus de 30 ans et constate quelques bonnes pratiques pour économiser l'or bleu, comme le paillage : "C'est fantastique, ça fait moins d'évaporation, moins de mauvaises herbes".
Comme le rapporte l'AFP, la gestion de l'eau, comme la valorisation des déchets verts ou les actions en faveur de la biodiversité, figurent parmi les critères pris en compte par le jury du label des villes et villages fleuris.
Bacs à réserve d'eau, systèmes d'arrosage au goutte-à-goutte, ou encore citernes de récupération d'eau de pluie, les idées ne manquent pas. Certains reviennent même à des méthodes ancestrales. C'est le cas de Soufflenheim, commune de 4.900 habitants proche d'Haguenau, a choisi d'expérimenter les oyas, des poteries en argile microporeuse qui laissent suinter l'eau. Produits par des artisans de la commune, ils sont de plus en plus prisés par les mairies alentours.
"Je pense qu'ils vont devenir indispensables avec le temps", anticipe Jean-Louis Ernewein-Haas, l'un des potiers qui en fabrique.
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