Pesticides : les abeilles deviennent accrocs aux néonicotinoïdes

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La rédaction de France-Soir
Publié le 29 août 2018 - 14:43
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Une abeille butine une fleur de pissenlit
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© PATRICK SEEGER / DPA/AFP/Archives
Les abeilles habituées aux pesticides néonicotinoïdes rechercheraient ensuite les fleurs qui en contiennent.
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Une étude britannique a conclu que les abeilles peuvent développer une addiction aux pesticides néonicotinoïdes. Un comportement qui risque de favoriser l'effondrement des colonies, s'agissant des pesticides les plus utilisés dans le monde.

Les pesticides néonicotinoïdes seront officiellement interdits d'utilisation en France à partir du 1er octobre. Mais ils demeurent les plus utilisés au monde. Cette interdiction vise notamment à protéger les abeilles et autres insectes polinisateurs. Et selon une nouvelle étude, certaines d'entre elles sont devenus accrocs à ces substances.

Pour en arriver à ces conclusions publiées le 22 août, les chercheurs de la Royal Society britannique ont proposé à 10 colonies d'abeilles des mangeoires contenant de l'eau sucrée, avec ou sans pesticides. Ils ont constaté que les insectes qui s'étaient nourris de solution contenant des néonicotinoïdes avaient ensuite tendance à rechercher les mangeoires en contenant. Ce qui semble démonter leur "goût" pour la chose.

Voir: Les pesticides néonicotinoïdes interdits à partir de samedi

Les néonicotinoïdes sont destinés à lutter pour débarrasser les cultures des chenilles, cochenilles, pucerons ou insectes mangeurs de bois. Mais comme tous les insecticides, à partir d'une certaine dose, ils tuent également les autres insectes.

Depuis les années 2000, des scientifiques s'inquiètent du fait que même à faible dose, ces substances qui s'attaquent au système nerveux des insectes affectent les pollinisateurs (abeilles et bourdons désorientés, sperme des mâles altéré...).

Les apiculteurs français constatent une hausse de la mortalité dans leurs ruches depuis l'arrivée des néonicotinoïdes. Mais "aucun élément scientifique rigoureux" ne prouve qu'ils sont la première cause de mortalité des abeilles, note le directeur scientifique de l'Institut de l'abeille Axel Decourtye.

La mortalité des abeilles, qui s'observent au niveau mondial, semble en effet multifactorielle. Elle est d'autant plus inquiétante que l'abeille est une "sentinelle" de la nature. L'état des colonies reflète celui de l'environnement.

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