Quel est le prix de nos aliments si l'on tient compte de leur coût réel pour la planète ?
Combien coûteraient les produits alimentaires si nous tenions compte de leur coût environnemental ? Jusqu’à deux fois plus cher, selon une expérience menée en Allemagne pour une enseigne discount installée à Berlin.
Depuis quelques jours, un magasin berlinois de l’enseigne discount Penny affiche une double étiquette sur une vingtaine de ses produits : le premier est le prix de vente classsique ; le second intègre le coût des émissions de carbone et d’azote, l’énergie consommée, ainsi que les conséquences de l’utilisation de fertilisants pour produire et acheminer ces produits… Ce nouveau prix, le prix réel donc, a été évalué par une équipe de l'université d'Augsbourg qui a été étudié les méthodes de production de la viande, du lait, des bananes ou encore de la mozzarella.
La viande, produit le plus coûteux pour la planète
Selon cette étude par exemple, un kilo de viande bio vendue 9€ devrait en réalité coûter plus de 20€, un litre de lait devrait coûter 1,75€ et non 79 centimes. Le prix du Gouda devrait être 88% plus élevé, celui de la mozzarella 52%... L’écart entre le prix de vente et le coût réel de production, tenant compte du travail de l’homme et de l’empreinte laissée sur la planète, pour les fruits est un peu moins élevé : seulement +19% pour les bananes, +12% pour les tomates et +8% pour les pommes. Dans l’ensemble, ont noté les auteurs de l'étude, cet écart est moins important pour les produits bio que pour ceux issus de l’agriculture conventionnelle.
Spannendes Pilotprojekt: Penny weist Preise inkl Externer Kosten aus. Leider nur in einem Markt in Berlin. https://t.co/fCAHQi6WuD #Klimaschutz #Klimakosten #Nachhaltigkeit #Umweltschäden
— Eva Augsten (@EvasEnergiewelt) September 8, 2020
Une initiative pédagogique pour sensibiliser les clients
A l’origine de cette opération, le groupe Rewe, propriétaire de l’enseigne Penny. Pour son PDG Stefan Magel, il est indispensable de « faire apparaître clairement les coûts de notre consommation ». Reconnaissant qu’en « tant qu’entreprise sur un marché hautement compétitif », son groupe fait « indéniablement partie du problème », il espère que cette initiative permettra de faire un pas dans la bonne direction, même s’il convient qu’il n’est pas envisageable, pour l’instant en tout cas, de faire payer au consommateur le « prix réel » de ce qu’il achète.
Les clients de cette boutique berlinoise de la nouvelle filiale de Rewe sont habitués aux initiatives durables. Étiquette indiquant qu’un produit laitier frais peut être consommé au-delà de sa date de péremption, fruits et légumes « imparfaits » pour lutter contre le gaspillage alimentaire, hôtel à insectes, fiches pédagogiques pour apprendre à ranger correctement les aliments dans le réfrigérateur afin qu’ils restent frais plus longtemps…L'objectif de l'enseigne est bien de rendre le consommateur responsable de sa consommation.
Pess @rewe_group Berlin supermarket Penny labels its first 8 products with “true prices”, including for Dutch Gouda cheese, for the impact of nitrogen, greenhouse gases, energy, and land-use change. Social and labor aspects are not taken into account https://t.co/JGbVJYOzaa https://t.co/Kfh7lYOcd8 pic.twitter.com/e6DqEpq49K
— Jos Cozijnsen (@timbales) September 4, 2020
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