Toopi Organics, la start-up qui recycle l’urine humaine en engrais
Fondée en 2019, la jeune entreprise Toopi Organics se pose en alternative aux engrais industriels en recyclant l’urine pour la transformer en fertilisant biologique.
Un fertilisant 100 % naturel
Un engrais riche en azote et en potassium, gratuit, illimité et à portée main : c’est ce que pourrait à l’avenir devenir l’urine humaine. C’est en tout cas le souhait de Toopi Organics, une jeune start-up basée en Gironde qui élabore depuis 2019 un fertilisant biologique à base d’urine.
Associés à l’Institut Pasteur et au CNRS, ils ont mis au point un fertilisant hygiénisé, stabilisé et désodorisé qui, en plus d’avoir un coût de production extrêmement faible, s’avère plus efficace que les engrais issus de sources fossiles, traditionnellement utilisés dans l’agriculture conventionnelle.
Des collectes partout en France
Restait pour les deux fondateurs de Toopi Organics, Pierre Huguier et Michaël Roes, une inconnue : comment récupérer la matière première de leur fertilisant ? Grâce à des partenariats noués avec des collectivités, ils sont autorisés à installer des urinoirs spéciaux afin de récupérer l’urine, qui est ensuite dépolluée et dans laquelle sont ajoutées des bactéries qui fixent l’azote.
À mesure que Toopi Organics se fait connaître, des collèges et des lycées de Nouvelle Aquitaine, des aires d’autoroutes gérées par Vinci, mais aussi le Stade de France et le Futuroscope sont équipés d’urinoirs par Toopi Organics. L’entreprise aura aussi la primeur d’être présente dans les bâtiments du village olympique 2024.
Vers une exportation à l’international
Désormais, la start-up attend l’autorisation de mise sur le marché de son engrais, qui séduit déjà les agriculteurs en raison de son prix, vingt fois moins élevé que l’engrais chimique et bien moins nocif pour l’environnement. Lauréats de plusieurs prix d’innovation, dont le Programme d’investissements d’avenir de l’Agence de la transition écologique (ADEME), les deux entrepreneurs souhaitent désormais installer une quarantaine d’unités de production sur tout le territoire et s’exporter à l’international. Selon France Culture, une soixantaine de pays seraient intéressés par le recyclage de l’urine en fertilisant, dont la Chine.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.