Agression à la prison d'Osny : la piste terroriste envisagée
Ces nouveaux éléments font froid dans le dos. Deux jours après l'agression des deux surveillants de prison à Osny, le profil de l'agresseur se dessine et laisse à penser qu'il n'a pas agi seul. Selon des sources pénitentiaires citées par Le Figaro, l'auteur des faits bénéficiait de fortes complicités parmi les autres détenus avec lesquels cette agression aurait été programmée. Toujours d'après le quotidien, le détenu, décrit comme un élément dangereux avec des finalités très claires, aurait également dessiné sur un mur du bâtiment un cœur avec le sang de sa victime avant de se mettre à prier. Selon les enquêteurs, ces éléments pourraient accréditer la thèse de l'acte terroriste. Pour eux, il est fort possible que le détenu se soit inspiré de Larossi Abbala, qui avait clairement encouragé les djihadistes à tuer des surveillants pénitentiaires dans une vidéo de revendication.
De plus, l'homme, qui était placé dans l'unité de prévention de la radicalisation, avait déjà tenté de gagner la Syrie en 2015, peu après l'attentat contre Charlie Hebdo et la prise d'otage de l'Hyper-Cacher, porte de Vincennes. Il était alors accompagné de sa femme, Sihem Laidouni, de leur bébé, et de deux amis. Toutefois, l'agresseur n'avait pu rejoindre le territoire du califat, à cause d'un accident de voiture en Turquie. Hospitalisé, puis arrêté, il avait finalement été expulsé vers la France en mars 2015.
L'agression contre les deux surveillants de prison s'est déroulée dimanche 4 août. Ce jour là, alors qu'il s'apprêtait à faire sa promenade quotidienne, "le détenu a agressé avec une arme artisanale le surveillant venu le chercher", a écrit le ministère de la Justice dans un communiqué, précisant qu'un second surveillant, "posté à l'entrée de la cour de promenade, est aussitôt venu secourir son collègue et a lui aussi été blessé". Les deux agents sont parvenus à s'enfuir tandis que le prévenu a rapidement été maîtrisé par les unités d'intervention de l'Administration pénitentiaire (ERIS) grâce à une arme non létale (balle en caoutchouc). Il a immédiatement été placé en garde à vue où il aurait reconnu avoir prémédité son acte, selon le délégué régional FO Jérôme Nobécourt.
Quant aux surveillants blessés, ils sont désormais hors de danger mais ont tout de même été transportés à l'hôpital. L'un deux a été touché au thorax et à la gorge, l'autre au bras. Depuis, le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête, ouverte pour"tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".
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