Chaton torturé en direct, chiens prostitués : la Thaïlande face au "business" de la cruauté animale

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La rédaction de France-Soir
Publié le 09 novembre 2018 - 12:17
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Un chat est photographié, le 16 octobre 2007 au refuge de la SPA (Société protectrice des animaux) à Gennevilliers.
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Des vidéos montrant en direct des actes extrêmes sur des animaux sont disponibles contre paiement.
© JOEL SAGET / AFP/Archives
En moins d'un mois, deux affaires ont marqué la Thaïlande: une jeune femme a été arrêtée pour avoir diffusé en direct des tortures sur des chatons, et un homme a été appréhendé pour avoir monnayé des actes sexuels avec des chiens. Derrière les faits divers sordides, les deux affaires soulignent l'existence d'un marché occulte de la cruauté animale.

Ce sont deux faits divers particulièrement atroces mais qui présentent de sordides similitudes, entre Internet, clientèle perverse et argent. Le 31 octobre dernier, un homme de 52 ans a été arrêté à Chiang Mai dans le nord de la Thaïlande pour avoir proposé contre rémunération des actes sexuels tarifés sur des chiens errants qu'il recueillait.

Les autorités interviennent dans la maison où les chiens étaient exploités sexuellement (©Facebook Watchdog Thailand)

Les interrogatoires, et les fuites dans la presse, ont démontré qu'au-delà du sordide, le "business" de Damrongpol Sanmuang était bien organisé. L'homme recrutait ses clients via l'application de messagerie instantanée Line, très populaire notamment au Japon, où un groupe intitulé "Bobo" était accessible contre un abonnement de 200 bahts (un peu plus de 5 euros). Il permettait de visionner les films zoophiles, des abus pratiqués sur les chiens recueillis par Damrongpol Sanmuang. Une fois par mois, les abonnés du groupe "Bobo" étaient invités, moyennant un supplément, à venir sur place violer les animaux.

Lire aussi - Zoophilie: les animaux ne sont pas des objets sexuels

Cette affaire se déroule moins d'un mois après un cas proche: celui de l'arrestation de Wararat Krasae, une jeune disc-jockey de 30 ans (connue sous le nom de "DJ Sun") engagée politiquement contre la junte au pouvoir, et accusée de monnayer sur le darkweb (le web "caché", non référencé par les moteurs de recherche classiques) des performances sordides où l'artiste démembre vivant, jusqu'à la mort, un chaton.

Peu d'éléments filtrent sur les détails de l'affaire, mais la jeune femme est accusée d'avoir adopté plusieurs félins dans huit refuges pour ses spectacles barbares pour lesquelles elle se faisait payer en bitcoins par une clientèle de fétichistes. Il est difficle en l'état de savoir si plus d'une vidéo a été proposée à la diffusion. Le Bangkok Post explique que les autorités ont saisi au domicile de ses parents, où elle habite toujours à temps partiel, des manuels écrits en japonais sur la manière de torturer un animal.

Aller plus loin: En Thaïlande, des funérailles bouddhistes pour les animaux

Dans les deux dossiers revient le nom d'une association qui a enquêté sur ces affaires: Watchdog Thailand, qui traque les actes de cruauté sur des animaux n'hésitant pas ensuite à prévenir les autorités et à publier les photos sur Internet. La structure –financée par la fondation Soi Dog, créée par expatriés hollandais et britanniques qui gère un budget de six milions de dollars– et qui entretient de bonnes relations avec la junte au pouvoir dans le pays, s'est notamment distinguée par sa lutte contre le trafic des chiens en direction du Vietnam ou de la Chine où leur viande est consommée. L'association lutte donc maintenant contre le trafic rémunéré d'actes zoophiles ou de vidéos de tortures, dont il est difficile d'estimer l'ampleur réelle.

Voir aussi:

Il recueillait les chiens errants et les prostituait pour des clients zoophiles

Chien euthanasié à cause de viols répétés, 6 mois ferme pour le zoophile

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