Chinois tué par la police : 35 arrestations après un rassemblement

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Par AFP
Publié le 28 mars 2017 - 10:51
Mis à jour le 29 mars 2017 - 11:45
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La police a arrêté 35 personnes à la suite d'une manifestation destinée à protester contre la mort d
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© FRED DUFOUR / AFP/Archives
La police a arrêté 35 personnes à la suite d'une manifestation destinée à protester contre la mort d'un Chinois tué lors d'une intervention policière
© FRED DUFOUR / AFP/Archives

La mort d'un Chinois de 56 ans, tué par un policier dimanche à Paris dans des circonstances encore difficiles à établir, a provoqué des heurts et l'indignation de la communauté chinoise de la capitale, ainsi qu'une vive protestation de Pékin.

La Chine a demandé mardi à la France de garantir "la sécurité et les droits" de ses ressortissants et "exigé" que Paris fasse "toute la lumière sur cette affaire". La sécurité des ressortissants chinois est "une priorité des autorités françaises", a répondu le ministère français des Affaires étrangères.

Les cinq enfants de la victime, dont quatre étaient présents au moment des faits, ont été entendus mardi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", ainsi que sa femme qui n'était pas présente, a précisé une source proche de l'enquête.

Le préfet de police Michel Cadot a reçu mardi soir des représentants de la communauté asiatique.

Dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants s'étaient réunis devant le commissariat du XIXe arrondissement, près du quartier où l'homme a été tué, aux cris de "police assassin" ou "injustice, injustice".

La veille, un rassemblement de 150 personnes au même endroit avait dégénéré. Sur les 35 personnes interpellées, neuf étaient toujours en garde à vue mardi soir, selon la préfecture de police.

Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a condamné "fermement ces violences à l'égard des forces de l'ordre" et les a assurées "de son plein soutien".

Shaoyo Liu, un père de famille chinois, a été atteint, à son domicile, par le tir d'un policier usant de son arme de service alors qu'il agressait avec des ciseaux un autre agent, selon la police.

- Mobilisation en septembre -

Une version contestée par la famille du défunt. Pour l'avocat de celle-ci, Me Calvin Job, "les conditions d'une bavure policière sont réunies". "Nous envisageons de porter plainte", a-t-il dit. L'avocat se pose "la question de la proportionnalité" du tir policier effectué selon lui "sans sommation".

Selon une source proche de l'enquête, "un voisin avait appelé la police pour signaler la présence d'un homme se déplaçant dans les parties communes avec un couteau à la main".

Dans un communiqué, la préfecture de police a précisé "la chronologie" des faits "présentée par les services de police": "Alors que la porte s'entrouvrait brièvement puis se refermait" lorsqu'ils se présentaient devant le domicile, et que des "cris" et des "pleurs redoublaient", les policiers ont "forcé la porte". "Dès leur entrée dans les lieux, Monsieur Shaoyo Liu portait un coup à l'un des policiers avec une paire de ciseaux", le blessant à l'aisselle.

"Alors que l'agresseur tentait de porter un nouveau coup au fonctionnaire blessé, un des policiers effectuait un tir de riposte avec son arme de service pour protéger son collègue".

Le quinquagénaire "n'a blessé personne", a assuré de son côté Me Calvin Job. Il n'y a eu "aucun différend familial", a-t-il ajouté. L'homme, qui se trouvait avec ses enfants, était "en train de tailler des poissons avec des ciseaux".

Les "enfants étaient dans l'appartement, mais aucun n'a été témoin des faits", a souligné une source proche de l'enquête.

Selon l'avocat de la famille, ce père de famille "parlait très peu le français". Il avait séjourné à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P) en février 2012 après un précédent appel des voisins pour trouble de voisinage, mais "il n'avait pas d'antécédents psychiatriques majeurs".

SOS Racisme a réclamé dans un communiqué "une enquête sérieuse, exempte de toute conclusion pré-établie". Son président, Dominique Sopo, a commenté : "il serait bon que les policiers ne confondent pas un père de famille chinois en train de faire la cuisine avec un yakuza japonais armé et en train de les agresser".

En septembre, des milliers de Chinois s'étaient mobilisés lors d'une initiative rare pour protester contre l'agression mortelle d'un père de famille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par trois jeunes, et réclamer "la sécurité pour tous". Une affaire qui avait eu un fort retentissement politique.

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