Crash A320 GermanWings : suicide, malaise, terrorisme, erreur du pilote ?
La boîte noire de l'A320 de GermanWings récupérée par les enquêteurs a parlé. Selon des informations recueillies auprès d'une source militaire proche de l'enquête par le New York Times, il ressort des enregistrements sonores que l'un des deux pilotes, sans que l'on sache encore lequel, était bloqué hors du cockpit. Le second était quant à lui bien à son poste de pilotage, mais il ne répondait ni à son collègue, qui frappait à la porte avant de tenter de l'enfoncer, ni à la radio.
Celui des deux pilotes qui étaient aux commandes était-il encore conscient? A-t-il précipité vers le sol l'appareil volontairement? Et si oui, pour quelle raison? Compte tenu des révélations de ce jeudi matin, qui n'ont par ailleurs pas été démentie par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), plusieurs pistes peuvent être explorées.
>Un malaise
Un scénario revient avec insistance: un des deux pilotes sort pour satisfaire un besoin naturel mais, à cause d'une dépressurisation de la cabine ou d'une autre avarie, la porte du cockpit devient inutilisable. Il est donc bloqué à l'intérieur. La dépressurisation explique également un éventuel malaise de l'homme resté aux commandes, qui ne pouvait donc pas répondre à la radio ou maîtriser l'avion. Il pourrait également avoir entamé une descente d'urgence afin d'atteindre une altitude respirable, avant de tomber inconscient, ce qui explique à la fois la trajectoire rectiligne et la descente brutale de l'appareil. Mais pas le fait que son collègue tambourine à la porte: étant dans le même avion, lui aussi aurait dû subir les effets d'une dépressurisation, avancent certains experts. Toutefois, la piste de l'erreur humaine semble écartée: foncer involontairement sur une montagne paraît impossible compte tenu des multiples procédures, alarmes et sécurités dont sont dotés les avions modernes.
>Suicide ou attentat
"Un malaise du pilote en fonction est quand même peu probable. D'autant plus que l'équipage a la possibilité de pénétrer dans le cockpit de l'extérieur", assure ainsi un expert aéronautique cité par Le Figaro. Ainsi, la porte blindée qui interdit l'accès au poste de pilotage est dotée d'un code, doublé d'une caméra de contrôle. Une fois le code activé, celui qui est dans le cockpit a ensuite 30 secondes pour éventuellement bloquer l'ouverture de la porte de l'intérieur grâce à un bouton de sécurité. Sans action de sa part, la porte s'ouvre.
Un élément qui accrédite la thèse d'un acte volontaire de la part du pilote qui était aux commandes de l'A320 de GermanWings. Pour autant, il est encore trop tôt pour avancer le motif d'un éventuel acte volontaire, qu'il soit politique ou personnel. Il est même hasardeux d'avancer dès maintenant que la piste volontaire est la plus probable. Seules les investigations des experts du BEA, notamment, et l'analyse de la seconde boîte noire, qui aurait été retrouvée mais serait inutilisable, permettront d'en savoir plus. Une seule chose est sûre: Bernard Cazeneuve a assuré mercredi 25 que la répartition des débris de l'avion au sol prouve qu'il n'a pas explosé avant le crash.
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