Crash de l'Egyptair : les boîtes noires toujours introuvables

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 mai 2016 - 09:47
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Un avion de la marine française recherche des traces du crash Egyptair.
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Alexandre Groyer/Marine Nationale/AFP
La Marine française qui participe aux recherches a repéré des débris, mais toujours pas les boîtes noires.
Alexandre Groyer/Marine Nationale/AFP
Quatre jours après le crash toujours inexpliqué du vol Paris-Le Caire d'EgyptAir, les recherches se poursuivent en Méditerranée pour localiser les enregistreurs de vol qui aideront peut-être à trancher entre l'accident et l'attentat.

L'Egypte a annoncé dimanche l'envoi d'un sous-marin en Méditerranée, et un navire français est attendu sur place ce lundi 23 pour participer aux opérations. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est intervenu pour rappeler qu'à ce stade "toutes les hypothèses sont possibles" et qu'aucune n'est privilégiée.

Le ministre égyptien de l'Aviation civile avait évoqué la thèse de l'attentat le jour de la catastrophe. Mais depuis, l'absence de revendication et l'émission d'alertes signalant de la fumée à bord et une défaillance du système de commandes de vol ont renforcé celle de l'incident technique.

Le vol MS804 s'est abîmé en mer Méditerranée dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar.

Les autres passagers étaient deux Irakiens, deux Canadiens et des ressortissants d'Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d'Arabie saoudite et du Soudan. L'équipage comptait sept personnes et trois agents de sécurité étaient à bord.

Les navires et avions des armées égyptienne et française ont scruté dimanche pour le troisième jour la mer entre la Crête et la côte nord de l'Egypte, cherchant à localiser la carlingue de l'Airbus A320 et ses deux enregistreurs de vol, les "boîtes noires". Un avion de surveillance maritime français a "détecté dimanche pas mal d'objets flottants, probablement liés à l'avion", a indiqué une porte-parole de la Marine française.

L'armée égyptienne avait repêché vendredi de premiers débris de l'appareil, un membre humain et des effets personnels des passagers et a publié samedi quelques photos: un sac à dos rose d'enfant, orné de papillons, un petit morceau de carlingue complètement déchiqueté, des revêtements de sièges lacérés et un gilet de sauvetage intact mais déplié. Un enfant et deux bébés figurent parmi les victimes. Un responsable du ministère de l'Aviation civile a toutefois affirmé qu'aucun corps n'avait été repêché.

Mais les "boîtes noires" n'ont pas encore été repérées. Le "ping" des balises des deux enregistreurs n'émettra que 4 à 5 semaines dans l'eau, avant épuisement des batteries. La France a dépêché un patrouilleur de haute mer qui doit arriver ce lundi après-midi pour participer aux recherches. Le ministère égyptien du Pétrole a également envoyé "un sous-marin capable de descendre à 3.000 mètres" pour localiser les enregistreurs, a indiqué le président Sissi.

Jusqu'à vendredi soir, le gouvernement égyptien mais aussi la grande majorité des experts penchaient pour la thèse de l'attentat, six mois après l'explosion d'une bombe à bord d'un avion de touristes russes qui venait de décoller d'une station balnéaire égyptienne. Cet attentat qui avait tué les 224 occupants de l'appareil avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).

Or, plus de trois jours après le drame du Paris-Le Caire, il n'y a eu aucune revendication. Mais davantage que cela, c'est la révélation samedi que le système automatisé de l'appareil a émis, près de trois minutes durant, des alertes signalant de la fumée notamment à l'avant de l'appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol, qui a réhabilité la thèse de l'incident technique. Même si rien n'exclut, selon les spécialistes, que la fumée soit la conséquence d'un incendie volontaire.

Dimanche soir, le ministère de l'Aviation civile égyptien confirmait que les contrôleurs aériens grecs étaient les derniers à avoir parlé au pilote, assurant qu'il n'y avait eu "aucun contact" entre ce dernier et les aiguilleurs du ciel égyptiens. L'avion a disparu des radars "moins d'une minute après son entrée dans l'espace aérien égyptien".

L'hypothèse de l'explosion d'une bombe, même si elle reste théoriquement valide, a perdu du terrain. Le 31 octobre dernier, la petite charge qui avait explosé à bord du charter russe avait provoqué la désintégration instantanée de l'appareil en raison de son altitude, à près de 11 km, à cause de la très brutale dépressurisation que la brèche dans le fuselage avait provoquée. Or l'Airbus d'EgyptAir volait jeudi sensiblement à la même altitude lorsque les radars ont perdu sa trace, quelques minutes après les alertes automatisées.

"Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs de vol", a répété samedi à Paris le porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui a dépêché en Egypte trois enquêteurs, aux côtés d'un expert d'Airbus.

 

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