Des victimes présumées de Ramadan craignent des représailles physiques
Tariq Ramadan, accusé de viols, a obtenu jeudi 15 sa remise en liberté sous contrôle judiciaire après avoir lui-même plaidé sa cause devant la cour d'appel de Paris. La libération de l'islamologue suisse de 56 ans reste cependant soumise au versement préalable d'une caution de 300.000 euros, selon l'arrêt de la chambre de l'instruction rapporté par son avocat Emmanuel Marsigny.
Selon une des plaignantes, la libération de Tariq Ramadan pourrait avoir des conséquences sur sa sécurité. Elle redoute des représailles physiques à son encontre, a-t-elle expliqué à Europe 1. "Ce n'est pas sa libération qui me fait peur, dans le sens où monsieur Ramadan ne fait jamais les choses lui-même lorsqu'il s'agit de menace et de harcèlement. Il envoie toujours des gens le faire faire pour lui", a souligné celle qui dit avoir été violée par l'islamologue.
"Ce sont ces gens dévoués, corps et âme, aveuglés, qui sont dangereux!", a-t-elle précisé, pointant du doigt les soutiens de Tariq Ramadan. Et d'ajouter: "Le fait de laisser sortir monsieur Ramadan, veut dire, dans leur tête: «nous avons une impunité totale», ce qui est problématique".
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La plaignante est d'ailleurs revenu sur des faits qui ont eu lieu pendant la détention provisoire de l'islamologue controversé: "ces personnes ont déjà commis des actes (...) L'une des plaignantes a été agressée plusieurs fois. Moi, j'ai été victime de crachats, de coups d'épaule, d'insultes. On m'a suivie". "Je pense que maintenant, ils vont essayer d'atteindre mon intégrité physique", a-t-elle conclu.
Sur le même sujet, Henda Ayari, première femme à avoir porté plainte contre Tariq Ramadan, a souhaité livré également son témoignage. "J'ai été harcelée, j'ai reçu des appels anonymes, ça a duré toute la nuit. On m'insulte de menteuse, on me dit que je vais le payer, on me menace... Je suis plus choquée par ce regain de violence à mon encontre que par sa libération en fait", a-t-elle expliqué à RTL.
Figure longtemps influente et controversée de l'islam francophone, le professeur Ramadan avait été mis en examen et incarcéré le 2 février pour le viol de deux femmes, Henda Ayari et celle que les médias surnomment "Christelle", dont les plaintes successives ont lancé l'affaire à l'automne 2017. Toutes deux affirment avoir subi un rapport sexuel d'une extrême violence, en 2012 à Paris pour la première et en 2009 à Lyon pour l'autre.
Voir:
Affaire Ramadan: Menacée et insultée, Henda Ayari porte plainte
Affaire Tariq Ramadan - la chute d'un guide voire d'un "gourou"
Affaire Ramadan - le témoignage glaçant d'une de ses victimes présumées
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