En réponse à des vidéos chocs, Darmanin et les forces de l’ordre montrent les muscles à Grenoble
Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 27 août 2020 - 12:13
Image
Crédits
PHILIPPE DESMAZES / AFP
Des gendarmes mobiles déployés mercredi soir dans le quartier du Mistral
PHILIPPE DESMAZES / AFP
Le bilan de l’opération menée mercredi soir dans le quartier du Mistral à Grenoble, après la diffusion de deux vidéos montrant des dealers lourdement armés, est plutôt maigre.
Cinquante consommateurs de stupéfiants ont été contrôlés, et deux scooters saisis. En présence du préfet de l’Isère, une quarantaine de policiers secondés par des renforts lyonnais et une compagnie de gendarmes mobiles se sont déployés dans le quartier grenoblois du Mistral.
Il s’agissait en réalité d’une demande express du ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin entendait ainsi réagir à la diffusion de deux vidéos rapidement devenues virales : elles mettaient en scène des hommes encagoulés et équipés d’armes de guerre dans ce même quartier de Grenoble.
Sur place, le préfet Lionel Beffre commentait ces vidéos :
« Nous ne savons pas si ces images étaient destinées à impressionner l’Etat, mais si c’est le cas, nous ne nous laissons pas impressionner. Ils veulent occuper le territoire, eh bien nous aussi ».
Opération de communication
Au Mistral, certains jeunes évoquent le tournage d’un clip-vidéo pour justifier les images chocs de la veille. Il n’en reste pas moins que le quartier est bien une plaque tournante du trafic de drogue à Grenoble. Une guerre de territoire s’y déroulerait d’ailleurs, comme dans d’autres quartier, depuis plusieurs mois.
Depuis juin, une flambée de violence touche la ville. Pas moins de sept fusillades, dont trois mortelles, ont éclaté entre le 27 juin et le 4 août, effectivement sur fond de trafic de stupéfiants selon les forces de l’ordre.
Cela fait d’ailleurs des semaines que les syndicats de polices dénoncent « une situation alarmante » et réclament des moyens supplémentaires.
Il a donc fallu attendre que des vidéos fassent le buzz pour que le ministre de l’Intérieur réagisse par une opération fortement médiatisée. Un comportement dénoncé dans la foulée par le maire de Grenoble pour qui « le travail se fait au quotidien ».
Invité de BFM TV ce jeudi matin, Eric Piolle a ainsi estimé :
« Rentrer dans cette logique de guerre de provocation avec les dealers pour des raisons de communication, c’est malsain »
À LIRE AUSSI
Image
Agression d’Augustin à Lyon : une affaire montée en épingle par l’extrême droite ?
L'agression d'Augustin, vendredi soir, alors qu'il souhaitait défendre un groupe de jeunes filles "harcelées" place Bellecour à Lyon a été médiatisée par sa famille. M...
26 août 2020 - 19:00
Société
Image
Quarantaine forcée… pour un avion en retard
Mauvaise surprise pour des dizaines de passagers d’EasyJet qui voyageaient entre Gibraltar et Gatwick. Ils sont placés en quarantaine pour avoir passé une nuit en Espa...
26 août 2020 - 15:56
Société
Image
Alerte du ministère de l'agriculture : Des semences chinoises inconnues reçues chez des particuliers
Le ministère de l’Agriculture lance l’alerte ce vendredi : des particuliers français commencent à recevoir des sachets de semence en provenance de Chine, qu’ils n’ont ...
21 août 2020 - 15:47
Société
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.