Flash-Ball : un an avec sursis pour le policier qui avait blessé un lycéen
Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ce jeudi un policier à un an de prison avec sursis pour avoir blessé un jeune lycéen avec un tir de Flash-Ball (un lanceur de balles en caoutchouc), à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 2010. Les juges ont également décidé d'interdire à l'accusé de pratiquer le métier de policier pendant un an et de porter une arme pendant deux ans.
Au-delà de la "bavure", le policier avait également établi de faux procès-verbaux. Il y relatait un déroulement des faits qui incriminait sa victime. Celle-ci, Geoffrey Tidjani, avait été gravement blessée à l'œil et avait subi plusieurs fractures au niveau du visage. Plus de quatre ans et six opérations plus tard, son état de santé n'est toujours pas stabilisé.
Les faits étaient survenus durant les manifestations des lycéens contre la réforme des retraites en octobre 2010. Une vidéo tournée par un des manifestants avait montré la scène. On y voit plusieurs jeunes à quelques dizaines de mètres des forces de l'ordre. Ils déplacent des poubelles et des barrières mais ne semblent pas agressifs envers les policiers. Lorsque Geoffrey Tidjan est touché, il déplace une de ces poubelles. Il ne peut donc pas être considéré comme une menace, ce qui a fait dire au procureur adjoint durant le procès qu'il n'y avait "pas l'ombre s'une situation de légitime défense".
Ce procès avait également été celui du Flash-Ball. L'enquête qui s'en est suivi avait montré du doigt le fait que les policiers étaient mal formés à son usage, que la précision de l'arme était surestimée et sa dangerosité minimisée.
Deux mois après l'incident de Montreuil, un homme qui avait agressé et blessé un policier avait succombé à une crise cardiaque suite à un tir de Flash-Ball au thorax.
C'est la troisième fois qu'un membre des forces de l'ordre est sanctionné après l'utilisation abusive de cette arme. Dans les deux cas précédents, en 2005 et 2011, la victime avait perdu un œil.
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