Incendie du Cuba Libre : l'enquête sur l'accident de Rouen montre des manquements

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 octobre 2016 - 17:30
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Le Cuba Libre à Rouen.
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©Matthieu Alexandre/AFP
Les plafonds de la cave du Cuba Libre était recouvert de mousses en polyuréthane, un produit extrêmement inflammable et toxique pour l'homme.
©Matthieu Alexandre/AFP
L'incendie du bar le Cuba Libre à Rouen avait provoqué la mort de 14 personnes. Une enquête révélée ce lundi par "Le Parisien" pointe des manquements graves.

Des élements de l'enquête sur l'incendie du bar de Rouen, Au Cuba Libre, viennent d'être révélés par Le Parisien ce lundi. Suite à l'incident qui avait fait 14 victimes, un rapport a été ordonné par un avocat de familles de victimes. Cette enquête de six pages intitulée "analyse du sinistre et avis sur la sécurité incendie" charge le bar et ces propriétaires. Dans la nuit du 5 au 6 août à Rouen, un groupe d'amis était venu fêter l'anniversaire d'Ophélie dans le sous-sol du Cuba Libre. Suite à la chute d'un convive dans les escaliers, qui apportait le gâteau, un incendie s'est déclaré. La suite de la soirée est tragique avec 13 morts par asphyxie à l'intérieur du bar, une autre personne décédera de ses blessures à l'hôpital.

En effet, le plafond de cette cave était fait de mousses isolantes en polyuréthane qui est un matériel hautement inflammable. Selon le rapport, cette mousse n'aurait jamais dû être utilisée sur ce lieu puisque en plus de son inflammabilité, les gaz qu'elles dégagent sont parmi les plus toxiques pour l'homme.

Maître Gérard Chemla avocat de trois familles de victimes a réclamé une expertise privée et non judiciaire. L'ingénieur, spécialiste des incendies, qui a expertisé les lieux du drame déclare que "ce bar aurait dû être classé en 4e catégorie, et non en 5e catégorie (…) En restant en 5e catégorie, par erreur d'appréciation ou de déclaration de l'exploitant, le Cuba Libre n'était soumis à aucune autre vérification obligatoire que les installations électriques".

Valérie Fourneyron, député PS de la Seine-Maritime, a déclaré à la suite de cette expertise: "Les exigences sont devenues insuffisantes". La députée propose également que "les établissements de 5e catégorie qui, comme le Cuba Libre (type N), accueillent des activités de danse en sous-sol, soient classés en type P, avec des exigences plus strictes comme une alarme qui interrompt la musique en cas d'incendie et qui rallume l'éclairage. Il faudrait également que l'entretien des installations techniques soit notifié dans un registre de sécurité à l'image du carnet d'entretien d'une voiture, et que chaque cession de ce type d'établissements soit accompagnée d'un diagnostic sécurité".

Les bâtiments de type N sont les restaurants et débits de boissons et peuvent accueillir 100 personnes en sous-sol et 200 à l'étage. Quant à eux, les établissements de type P sont les salles de jeux et les discothèques et sont soumis à des contrôles beaucoup plus rigoureux que ceux de type N.

Plus d'un mois après l'enquête, le gérant du bar et son frère ont été mis en examen pour homicides et blessures involontaires par violation délibérée d'une obligation de sécurité. Ils ont ensuite été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

 

 

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