Mort de Clément Méric : des SMS au coeur du procès

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La rédaction de France-Soir
Publié le 04 septembre 2018 - 12:59
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Manifestation le 2 juin 2018 à Paris en mémoire de Clément Méric, tué le 5 juin 2013 lors d'une bagarre entre skinheads et antifascites
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© LUCAS BARIOULET / AFP/Archives
Une manifestation en mémoire du jeune Clément Méric.
© LUCAS BARIOULET / AFP/Archives

Ils comparaissent libres, mais risquent jusqu'à 20 ans de prison. Esteban Morillo et Samuel Dufour, deux skinheads de 25 ans, comparaissent à partir de ce mardi 4. Ils doivent répondre de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et encourent jusqu'à 20 ans de prison ferme. Un troisième skinhead, Alexandre Eyraud, 29 ans, sera lui jugé pour des violences aggravées passibles de cinq ans de prison.

Le 5 juin 2013, vers 18h40 non loin de la gare Saint-Lazare, des skinheads et des militants antifascistes s'invectivent en marge d'une vente privée de vêtements. Une bagarre éclate. Clément Meric, 18 ans, étudiant à Sciences Po s'effondre. Frappé par Esteban Morillo –ce dernier l'a reconnu lors de l'enquête– il décédera le lendemain.

Si l'intention homicide n'a finalement pas été retenue, le procès se focalisera sur les circonstances aggravantes de ces violences, et notamment l'usage ou non d'une arme, en l'occurrence d'un poing américain, pour frapper la victime. Et ce sont des SMS échangés par les protagonistes qui seront sans doute au cœur des débats.

Voir aussi: Trois skinheads face aux juges pour la mort du militant antifasciste Clément Méric

Le soir même des faits, alors que Clément Meric est dans le comas mais pas encore décédé, Samuel Dufour envoie un SMS à un ami. "J'ai frappé avec ton poing américain (…) On les a défoncés". Une arme était donc bien présente (deux camarades de Clément Meric seront d'ailleurs blessés). Esteban Morillo s'en est-il servi lui aussi sur sa victime? Le jeune skinhead qui a passé plusieurs mois en détention préventive nie.

La défense, elle, essaiera peut-être de défendre la thèse, jamais clairement établie, d'une défense légitime des accusés face aux antifascistes qui leur auraient tendu un guet-apens à la sortie de la boutique de vêtements. Là encore, un SMS est au cœur des débats. Il a été envoyé quelques instants avant la bagarre. "Ils descendent" envoie Clément Méric à 18h28 avant de retrouver ses amis qui attendaient non loin du magasin. Est-ce le signe que les antifascistes voulaient en découdre? C'est en tout la thèse de toute la nébuleuse d'extrême droite sur Internet qui défend la thèse d'accusés qui n'ont fait que se défendre.

Pourtant, juste avant la bagarre, les skinheads qui sortent de la vente privée se dirigent droit vers les antifas, alors que l'agent de sécurité leur avait demandé de partir de l'autre côté en leur indiquant la présence de leurs rivaux.

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