Nancy : sa locataire ne payait plus son loyer, il la bat à mort puis la défenestre
En première instance en 2017, le jury n'avait trouvé aucune circonstance atténuante à Christophe Voignier, allant bien au-delà des réquisitions du procureur. Le chauffeur de taxi âgé de 45 ans à l'époque avait été condamné à 25 ans de prison ferme (contre 18 demandés par l'accusation) pour avoir frappé et défenestré Fadila Houfani, sa locataire. Le motif? Cette dernière ne payait pas les loyers de son studio situé à Nancy. Ce mardi 30, le procès en appel s'ouvre devant la cour d'assise de Metz.
C'est le 15 août 2013 que le drame s'est produit. Ce jour-là, Christophe Voignier, qui outre son activité de taxi est propriétaire de plusieurs petits appartements mis en location, rend une visite à sa locataire qui lui doit une somme comprise entre 3.500 et 4.000 euros d'impayés. La malheureuse finira étranglée, frappée à coups de gaufrier et passée par la fenêtre.
La suite des événements va prendre une tournure étrange: alors que la police pense à un suicide, et ne soupçonne pas le propriétaire, ce dernier va appeler quatre jours plus tard les autorités pour expliquer qu'il a rêvé qu'il jetait sa locataire par la fenêtre et qu'il était inquiet. Un aveu étrange qui va amener à son arrestation. Il niera pourtant dans un premier temps être l'auteur des faits avant de reconnaître son implication.
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En première instance, devant le tribunal, le débat portait surtout sur la préméditation ou non du crime. Les jurés ont considéré que le quadragénaire avait planifié le meurtre ayant éteint la géolocalisation de son taxi juste avant la visite mortelle à Fadila Houfani. Il était également le sujet d'accusations de relations sexuelles sur l'une de ses deux filles lancées par sa propre locataire qui refusait en outre ses avances. Visiblement, les accusations de relations incestueuses étaient fausses.
A la barre, le chauffeur de taxi avait plaidé une grande fatigue professionnelle pour expliquer son geste mortel et jouer la carte du crime non prémédité. La défense avait demandé la clémence considérant également que, aussi étrange qu'il puisse paraître, son appel à la police constituait un aveu alors que les autorités partaient sur une fausse piste. C'est sans doute cet appel à réduire la peine en prenant en compte ces éléments que demandera le meurtrier. Le verdict est attendu vendredi.
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