Oeuf : L214 demande l'interdiction de tout élevage en batterie d'ici 2025

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Par AFP
Publié le 11 décembre 2017 - 02:45
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Un éleveur de Castelmoron-sur-Lot (Lot-et-Garonne) inspecte son élevage de poules pondeuses au label
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© JEAN-PIERRE MULLER / AFP/Archives
Un éleveur de Castelmoron-sur-Lot (Lot-et-Garonne) inspecte son élevage de poules pondeuses au label "Plein air", le 27 Novembre 2008 dans le hangar qui leur sert d'abri.
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L'association L214, qui milite pour le bien-être animal et l'abolition de la consommation de viande, demande au gouvernement d'interdire tout élevage de poules pondeuses en batterie d'ici à 2025 et lance une pétition à cet effet.

"Pour encourager le gouvernement à prendre la décision d'interdire l'élevage en cage des poules pondeuses pour des raisons éthiques, nous lançons (...) un site avec une pétition adressée au président Emmanuel Macron", indique l'association dans un communiqué diffusé lundi et dans lequel elle incrimine une nouvelle fois un élevage de poules, basé dans les Côtes d'Armor.

A quelques jours de la clôture des Etats généraux de l'alimentation, L214 rappelle que lors de son discours d'octobre à Rungis, M. Macron avait pris position au sujet des oeufs en cage.

Il avait, devant les agriculteurs et les patrons de la grande distribution, rappelé son engagement pris pendant la campagne présidentielle "que les oeufs vendus aux consommateurs ne seraient issus que d'élevages en plein air d'ici 2022".

Pour L214, cela constitue un "pas en avant", mais l'association souligne que "l'immense majorité des supermarchés s'y est déjà engagée (d'ici 2020 ou 2025)" et affirme que les volumes d'oeufs de table vendus en supermarchés comptent "pour moins de 50% de la totalité de la consommation d'oeufs en France".

Sur les 14,3 milliards d'oeufs produits en France en 2016, 68% provenaient de poules en cage et 32% de poules élevées en systèmes alternatifs.

L214 souligne que les oeufs destinés à l'industrie et à la restauration, contrairement aux œufs de table, "sont commercialisés sans traçabilité du mode d'élevage pour le consommateur". Elle estime que le projet évoqué par Emmanuel Macron ne va "pas plus loin que celui déjà affiché par l'interprofession".

Dans la vidéo de l'élevage incriminé cette fois par L214, tournée fin novembre selon l'association et présentée par l'animateur Stéphane Bern, on peut voir par moment des cadavres de poules traîner dans les cages, parfois en état de décomposition.

L'association a indiqué à l'AFP son intention de déposer une "plainte pour mauvais traitements auprès du tribunal de grande instance du département des Côtes d'Armor" et d'introduire "un recours en responsabilité contre l'Etat pour faute du fait de son inaction/tolérance aux manquements" dont s'est rendu coupable, selon elle, le propriétaire de l'élevage.

L'interprofession des aviculteurs de France a protesté contre cette nouvelle intrusion: "les images militantes diffusées par L214 ce matin sont choquantes mais ne reflètent en rien la réalité dans les élevages de poules pondeuses français", assure la CFA dans un communiqué.

L'interprofession rappelle que les investissements réalisés par les éleveurs de poules pondeuses pour atteindre les objectifs de mutation en élevage alternatif d'ici 2022 vont lui couter 500 millions d'euros. "Face à cette réalité, le comportement d'associations comme L214 est inacceptable et contre-productif", assure-t-elle.

Le groupe Avril a pour sa part précisé que sa marque d'oeufs Matines "travaille avec un groupement d'éleveurs auquel adhère l'élevage concerné".

"C'est avec ce groupement que Matines a signé un contrat et défini un cahier des charges prévoyant, notamment, des critères de bien-être animal. Selon les images de L214, cet élevage ne semble pas respecter les termes de ce cahier des charges". Avril a donc cessé de s'approvisionner auprès de cet élevage et y a envoyé ses "experts qualité (...) pour constater les faits dénoncés par L214".

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