Paris - Attentat aux Champs-Elysées : Karim Cheurfi condamné à 17 ans de prison depuis 2001
L'auteur de l'attentat de jeudi 20 sur les Champs-Elysées qui a coûté la vie à un policier a été identifié comme Karim Cheurfi. Un criminel multirécidiviste condamné notamment pour tentatives de meurtre sur des gardiens de la paix. Un passif qui relance déjà le débat sur le supposé laxisme de la justice quant à l'effectivité des peines de prison.
En effet, Karim Cheurfi a été condamné à 17 ans de prison depuis 2001. A l'époque, il était déjà connu des services de police pour des faits de vols avec violence. Cette année-là, il circulait à bord d'une voiture volée lorsqu'il avait percuté celle de deux frères dont un élève gardien de la paix. Celui-ci l'avait pris en chasse et Karim Cheurfi, armé d'un revolver, avait fait feu à deux reprises, touchant le jeune homme au thorax.
Placé en garde à vue, il avait réussi à saisir l'arme d'un fonctionnaire et fait feu à nouveau, blessant deux hommes, avant d'être maîtrisé. Pour ces faits, il a été jugé devant les assises et condamné en 2003 à 20 ans de prison. Lors de son procès en appel en 2005, la peine a été réduite à 15 ans de prison.
Karim Cheurfi était finalement sorti de prison en juillet 2013, après y avoir passé huit ans. Période à laquelle il faut ajouter une éventuelle détention provisoire, probable dans une affaire si grave. On ignorait ce vendredi combien de temps il avait passé en prison entre 2001 et 2005.
Mais à peine trois mois après sa sortie, il avait commis un vol aggravé qui s'était soldé par une course-poursuite avec des policiers. Il avait été condamné en juillet 2014 à Meaux pour ces nouveaux faits à quatre ans d'emprisonnement, dont deux ans de sursis avec mise à l'épreuve. Il a été libéré en février 2015.
Là encore se pose la question de la détention préventive. Mais à moins d'un comportement exemplaire, Karim Cheurfi n'aurait pu bénéficier de plus de sept mois de réduction de peine sur les 24 ferme auxquels il a été condamné. Trois mois pour la première année, deux mois pour la seconde et deux mois sur l'ensemble de la peine. Des réduction "automatiques" qui peuvent être supprimées en cas de mauvais comportement.
"Il n'y avait à l'époque aucun signe de radicalisation, on avait plutôt à faire à quelqu'un de très solitaire et d'introverti, avec de gros problèmes de communication. Il s'exprimait très peu, ne se défendait pas", se souvient son avocat à l'époque, Jean-Laurent Panier, interrogé par l'AFP.
Il avait cependant été repéré par les renseignements après avoir de nouveau menacé sur un réseau social de s'en prendre à des policiers. Placé en garde à vue en février dernier et interrogé, il aurait été relâché faute de preuve.
Selon Le Parisien, il était toujours sous contrôle judiciaire au moment de l'attaque, mais ne se soumettait plus à ses obligations auprès de la justice.
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