Tariq Ramadan devant les juges : les accusations de Mounia, la prostituée qui affirme avoir été violée
C'est aux accusations d'une nouvelle victime potentielle que va devoir répondre Tariq Ramadan ce mardi 5 devant les juges qui vont l'interroger. Mounia R., une prostituée quadragénaire d'origine marocaine accuse en effet le théologien de 55 ans de l'avoir violée à neuf reprises, la première fois en février 2013, et jusqu'en juin 2014, dans des hôtels de Paris, de Roissy, de Lille, de Londres ou de Bruxelles.
La rencontre initiale, qui s'est selon la plaignante immédiatement terminée par un viol, s'est déroulé dans l'hôtel Gantois à Lille. Elle explique que Tariq Ramadan l'a jetée sur le lit et l'a violée alors qu'elle était encore habillée, et aurait éjaculé sur sa robe. Robe qu'elle a gardée et qui constituerait une preuve, au moins d'une relation sexuelle.
Le théologien, lui, nie formellement avoir eu une aventure (et encore moins l'avoir violée) avec Mounia, se contentant d'évoquer une "relation de séduction sur les réseaux sociaux". La défense assure aussi avoir des échanges par SMS et des vidéos qui confirmerait la nature de la relation et rend peu probable la thèse d'un viol.
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Mounia R. n'est pas une inconnue de la justice. La prostituée était déjà apparue dans une autre affaire de mœurs ayant éclaboussé Lille: l'affaire du Carlton, ce réseau de prostitution organisé pour satisfaire Dominique Strauss-Kahn en femmes à l'époque où ce dernier était président du Fonds monétaire international. Mounia était l'un des témoins de l'affaire. Témoin et non accusatrice: elle avait reconnu avoir rencontré DSK dans le but d'avoir des relations sexuelles avec lui, pour lesquelles elle était rémunérée par des proches de l'homme politique. Elle a décrit des rapports particulièrement brutaux et assurait que DSK ne pouvait pas ignorer qu'il couchait avec des prostituées, ce qui était la question au cœur du débat juridique.
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