Tariq Ramadan, en détention provisoire pour viols, a été hospitalisé
Tariq Ramadan, en détention provisoire pour viols, a été hospitalisé vendredi soir, a annoncé samedi le comité de soutien de l'intellectuel musulman, qui se dit atteint d'une sclérose en plaques et attend les résultats d'une expertise médicale judiciaire pour une éventuelle remise en liberté.
"Son état de santé s'aggrave, d'autant plus que les juges ont refusé hier encore de délivrer un permis de visite à sa femme et ses enfants", a indiqué samedi une personne de son entourage sous le couvert de l'anonymat.
Selon une source pénitentiaire, Tariq Ramadan a été hospitalisé au Centre hospitalier sud-francilien à Corbeil-Essonnes. Il devait y rester au moins jusqu'à dimanche, a indiqué une source proche du dossier.
Le théologien suisse était détenu à Fleury-Mérogis (Essonne) depuis sa mise en examen le 2 février. Jeudi, la cour d'appel de Paris, chargée d'examiner le recours qu'il a formé contre son placement en détention provisoire, a ordonné une expertise médicale judiciaire et renvoyé sa décision à jeudi prochain.
Les avocats avaient produit à l'audience un premier examen médical sommaire établi mardi par un médecin généraliste de la prison, qui a jugé l'état de santé de Tariq Ramadan "incompatible avec la détention".
"Ce patient présente deux pathologies graves pour lesquelles il bénéficie d'un traitement quotidien", indique, sans les nommer, le certificat médical dont a eu connaissance l'AFP. Le médecin affirme que "depuis son arrivée ce patient présente des douleurs insupportables des membres inférieurs avec des troubles sensitifs permanents" et que les traitements disponibles dans la prison sont insuffisants.
L'islamologue controversé a été mis en examen pour viols, dont l'un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre, qui ont débouché sur une information judiciaire confiée à trois juges d'instruction.
Début février, la justice a ordonné sa détention provisoire, craignant une fuite à l'étranger ou d'éventuelles pressions sur les plaignantes ou d'autres femmes qui ont témoigné sous X lors de l'enquête préliminaire.
Depuis le début de cette affaire, qui a suscité de vifs débats en France entre partisans et détracteurs de cette figure musulmane, M. Ramadan conteste les accusations portées contre lui pour des faits d'une grande violence, qui auraient eu lieu le 9 octobre 2009 à Lyon et en mars-avril 2012 à Paris.
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