Thaïlande : le groupe Nestlé accusé de complicité d’esclavage
Après le scandale des nouilles instantanées jugées dangereuses, Nestlé va une nouvelle fois faire face à la justice. Cette fois-ci, le géant alimentaire est accusé de complicité d’esclavage en Thaïlande. Selon un cabinet d’avocats, qui a lancé des poursuites à son encontre, le groupe suisse soutiendrait sciemment les pratiques esclavagistes qui sévissent sur les bateaux de pêche dans le pays en commandant des aliments pour animaux à base de fruits de mer.
"Des acheteurs de produits pour animaux ont porté plainte aujourd'hui contre Nestlé, accusant le fabricant d'aliments de soutenir en toute connaissance de cause un système d'esclavage et de trafic d'êtres humains pour produire des aliments pour chats de la marque Fancy Feast, tout en cachant sa complicité avec des violations des droits de l'Homme", a annoncé le cabinet Hagens Berman dans un communiqué. Selon cette plainte, "Nestlé importe via un fournisseur thaïlandais, Thai Union Frozen Products PCL, plus de 28 millions de livres (12.000 tonnes) d'aliments pour animaux à base de fruits de mer pour de grandes marques vendues en Amérique, dont une partie sont produits dans des conditions d'esclavage".
Ainsi, des hommes et des enfants, venant de pays extrêmement pauvres comme le Cambodge ou la Birmanie seraient vendus à des capitaines de bateaux de pêche et seraient soumis à des conditions de travail extrêmement difficiles et dangereuses. Ils travailleraient jusqu'à 20 heures par jour, sans être payés ou presque, au risque d’être battus ou même tués, affirment les avocats. "En cachant cela au public, Nestlé a, de fait, conduit des millions de consommateurs à soutenir et encourager l'esclavage dans des prisons flottantes", a accusé l'un des associés du cabinet, Steve Berman, cité dans le communiqué.
Ce n’est pas la première fois que le groupe suisse est au cœur d’un scandale. A la mi-août, le régulateur indien de l'alimentation (FSSAI) avait accusé Nestlé d’avoir vendu des nouilles contaminées au plomb et lui réclamait 90 millions d’euros de dommages et intérêts. Obligé de retirer ses nouilles des rayons indiens, le groupe n’avait cessé de démentir les accusations et avait porté son cas devant la Haute Cour de Bombay. Finalement, la justice indienne avait levé l'interdiction mais avait exigé de nouveaux tests afin de déterminer si elles peuvent revenir dans les rayons.
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