Apple accusé d'abus de position dominante par la justice américaine
La décision leur pendait au nez depuis des années. Vendredi 22 mars, le département de la Justice (DoJ) américain a déposé plainte contre Apple, l'accusant d'avoir abusé de sa position dominante pendant des années, notamment pour que l'iPhone reste sur son trône.
Aux Etats-Unis, l'iPhone détient ni plus ni moins que 65% du marché des smartphones. L'instance accuse Apple d'avoir violé le Sherman Antitrust Act, la loi américaine de 1980 qui entend limiter les comportements anticoncurrentiels des entreprises. "Nous alléguons qu’Apple a maintenu un pouvoir monopolistique sur le marché des smartphones, non seulement en restant en tête de la concurrence sur le mérite, mais aussi en violant la loi antitrust fédérale.", rapportait le procureur général.
"Le comportement d’exclusion généralisé d’Apple fait qu’il est plus difficile pour les Américains de changer de smartphone, compromet l’innovation en matière d’applications, de produits et de services et impose des coûts extraordinaires aux développeurs, aux entreprises et aux consommateurs", explique le DoJ. Il faut dire que, comme le rapporte Siècle Digital, Apple ne s'embête pas de trop de limites : blocage d'applications, suppression de services mobiles de cloud streaming, exclusion des messageries multiplateformes, diminution des fonctionnalités des montres intelligentes autres que celles d’Apple et limitation des portefeuilles numériques tiers... Tout est fait pour que l'écosystème de la pomme croquée se suffise à lui-même, si bien que tout ceux qui y entrent ne doivent pas en sortir.
Alors, pendant que le DoJ "cherche à obtenir un redressement équitable au nom du public américain", Apple enrage : "Ce procès menace notre identité et les principes qui distinguent les produits Apple sur des marchés extrêmement concurrentiels. Si elle aboutissait, elle entraverait notre capacité à créer le type de technologie que les gens attendent d’Apple".
Si le géant américain perd ce procès, cela créera un précédent particulièrement limitant pour les entreprises du secteur. D'autant qu'elles pourront difficilement se rattraper en Europe, puisque le Vieux continent a récemment sorti les crocs en déployant son Digital Services Act et son Digital Markets Act.
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