Cancer du pancréas : l'espoir d'un remède passe par un virus génétiquement

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 12 janvier 2015 - 18:48
Mis à jour le 13 janvier 2015 - 11:52
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Photo d'illustration d'un laboratoire d'analyses médicales.
Crédits
©EmilyDPardo/Flickr
Avec un taux de survie à cinq ans de moins de 5%, le cancer du pancréas est l'un des plus meurtrier.
©EmilyDPardo/Flickr
Grâce à un virus génétiquement modifié pour s'attaquer uniquement aux cellules cancéreuses du pancréas, une équipe de l'Inserm a obtenu des résultats qui laissent entrevoir une lueur d'espoir dans la lutte contre le cancer du pancréas, qui est l'un des plus meurtriers. La prochaine étape: un essai clinique sur l'homme.

Le cancer du pancréas est l'un des plus agressifs et meurtriers qui soit. Les chiffres sont accablants: plus des trois quarts des malades décèdent dans l'année qui suit le dépistage et le taux de survie à cinq ans est de moins de 5%. La communauté scientifique suit donc avec beaucoup d'attention les travaux prometteurs d'une équipe toulousaine de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), qui vient de mettre au point un virus modifié qui attaque directement les cellules cancéreuses du pancréas.

De type "oncolytique", ce virus génétiquement manipulé est ainsi capable d'infecter et de détruire uniquement les cellules cancéreuses du pancréas, tout en étant inoffensif pour les cellules saines. L'équipe de Pierre Cordelier, le responsable de l'étude, est partie d'une souche d'"Herpes simplex", que les chercheurs ont progressivement modifiée jusqu'à ce qu'elle exprime les comportements souhaités.

Lors des premières expérimentations "in vitro", c'est-à-dire hors du milieu vivant, en laboratoire, les résultats ont été à la hauteur des attentes des chercheurs. Le virus infectait ainsi les cellules malades, qu'il détruisait, avant de se propager uniquement aux autres cellules cancéreuses.

Forte de ces bons résultats, l'équipe est donc passée aux tests "in vivo", sur des tumeurs greffées à des souris de laboratoire. Succès à nouveau, même s'il est plus limité: "Une unique injection du virus modifié, associée à une chimiothérapie, a drastiquement réduit la taille des tumeurs, sans effet indésirable dangereux pour les animaux", précise l'Inserm dans un communiqué.

L'équipe de Pierre Cordelier vient ainsi de prouver l’efficacité des virus "oncolytiques". Pour le responsable de l'étude, "plus rien ne s’oppose au lancement d’un essai clinique chez l’homme". A suivre, donc.

 

 

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