Covid-19 : Quand l’Organisation Mondiale de la Santé doit rendre des comptes.
ANALYSE : L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est une agence de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Elle a principalement un rôle d’information et de veille sanitaire. Cependant, il semblerait que des failles soient apparues concernant la gestion de la pandémie de Covid-19. Peut-on reprocher aux Etats une mauvaise gestion de la crise lorsque l’agence de référence manque à ses devoirs ?
Le président américain Donald Trump a reproché à l’Organisation Mondiale de la Santé sa mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19. Celui-ci la juge responsable d’un grand nombre de morts à travers le monde. Ainsi, il a annoncé mardi 14 avril depuis Washington qu’il suspendait la contribution des Etats-Unis à l’OMS. D.Trump pointe du doigt l’agence pour le nombre de fausses informations communiquées concernant la mortalité et la transmission du virus. Ces reproches sont loin de choquer le monde scientifique. Pour exemple, le site de l’OMS affiche toujours aujourd’hui 4642 décès liés au Covid-19 en Chine alors qu'il est à présent connu de tous que ce nombre est bien plus important. Face à ces éléments, la crédibilité de l’agence est remise en question.
Une suspension de contribution sur fond de conflit politique
Selon Donald Trump, l’agence a agi de façon trop favorable à Pékin. Même si la guerre politique entre les Etats-Unis d'Amérique et la Chine peut être à l'origine de cette décision, ce constat semble incontestable. Cette suspension de contribution représente une perte de 400 à 500 millions de dollars. Une somme importante lorsque l'on compare la contribution des Etats-Unis à celle d’un pays comme la Chine qui fournit 40 millions de dollars par an. De son côté, l’Organisation Mondiale des Nations Unies (ONU) estime que « ce n’est pas le moment de réduire sa contribution à l’OMS s’il on souhaite gagner la guerre contre le Covid-19 ».
Une attitude suspecte
Ce n’est que le 24 janvier que l’OMS a reconnu une transmission interhumaine du coronavirus, retardant ainsi la déclaration d’une situation d’urgence. L’envoi d’experts en Chine le 12 février 2020 représente la première action concrète de l’OMS. Cependant ces derniers n’ont pas remis en cause les déclarations officielles chinoises. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, est très critiqué pour son comportement dans cette crise. Il a eu notamment tendance à prendre les déclarations et le déni chinois pour argent comptant. L’organisation a pourtant le rôle de veiller à l'exactitude des informations transmises. Il y a eu ici un manquement évident dans le traitement des données fournies par la Chine. De plus, A.G. Tedros veille à éviter toute critique à l’égard de la Chine tout en se laissant la liberté de critiquer d’autres Etats membres. Cette attitude ne fait que rajouter de la confusion autour de cette situation.
Il n’en demeure pas moins que les informations scientifiques concernant ce virus ont étés transmises au compte goute. Cette situation n’a fait que rendre plus complexe la gestion de cette pandémie par l’OMS.
Marc Antognetti, pharmacien et spécialiste en droit de la santé et droit européen. Apporter le regard d'un professionnel de santé sur des sujets en rapport avec la Santé est clé pour informer.
En ce sens, j'estime qu'au plus près du terrain est le rédacteur au plus proche de ses vérités il sera.
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